Quelle que soit la taille des chantiers, les règlements sur l'amiante sont les mêmes pour tous, en principe. Mais la surveillance est beaucoup moins intense dans la rénovation résidentielle. Notamment parce que la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) n'est jamais avisée de l'existence d'un très grand nombre de chantiers. C'est un problème que la CSST reconnaît.

«Souvent les gens vont faire les rénovations sans déclarer le chantier, dit Louis-Pierre Ducharme-Tremblay, porte-parole de la CSST. Normalement, si on entreprend un grand chantier, comme refaire une pièce, agrandir une maison ou changer le toit, il faut faire une déclaration de chantier.»

Évaluer les risques

«Avant de s'engager dans un chantier, un entrepreneur doit évaluer les risques qu'il y ait de l'amiante, dit M. Ducharme-Tremblay. Les indices sont dans le type de matériau et l'année de construction. Si on suspecte qu'il y en a, il faut faire une caractérisation.»

«L'avis d'ouverture de chantier à la CSST se fait normalement quand on connaît les coûts des travaux. L'avis doit indiquer s'il y a de l'amiante et les mesures qui sont prévues. L'inspecteur de la CSST de la région reçoit cet avis et évalue si les mesures sont suffisantes.»

Mais peu de chantiers de rénovation résidentiels respectent cette règle.

«Ce problème de l'amiante, on la vit quotidiennement à la CSST, dit M. Ducharme-Tremblay. Pour certains immeubles construits avant les années 80, c'est toujours l'entrepreneur ou le maître d'oeuvre qui doit en tenir compte. Mais on soupçonne que ce problème n'est pas bien connu de tous. Ou que certaines personnes, en raison de contraintes budgétaires, préfèrent ne pas en tenir compte.»

«Mais si on n'a pas les moyens de le faire de façon sécuritaire, mieux vaut ne pas le faire plutôt que de mettre sa santé ou sa vie en danger, ou celle des travailleurs. L'amiante, c'est comme la cigarette. Il y a des gens qui fument toute leur vie sans avoir de conséquences et d'autres qui tombent malades même s'ils ont été peu exposés.»