Des travaux de caractérisation entrepris par la Commission scolaire de Montréal révèlent que la quasi-totalité de ses écoles contient de l'amiante. La situation n'est toutefois pas nocive pour la santé des élèves et du personnel.

Au milieu des années 2000, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a d'abord dû procéder à l'enlèvement ou au recouvrement du flocage d'amiante dans 24 écoles. Aujourd'hui interdit, le flocage était courant par le passé. Il consistait à isoler ou insonoriser des parois en projetant de l'amiante à l'aide d'un pistolet, ce qui pouvait faire en sorte de libérer des fibres d'amiante dans l'air.

Ce travail terminé, la CSDM a ensuite entrepris en 2008 une vérification de la totalité de ses 200 bâtiments pour détecter la présence d'amiante. Le personnel, notamment les concierges, a également reçu une formation.

La caractérisation a pris fin en décembre. Elle a démontré que pratiquement toutes les écoles contiennent de l'amiante, mais à des degrés divers. «La plupart des interventions recommandées se trouvent dans les locaux techniques, les chaufferies», précise le responsable du dossier de l'amiante depuis 2008 à la CSDM, Philippe-Alexandre Beaulieu.

Dans certaines écoles - que la CSDM ne veut pas nommer -, de l'amiante se retrouve toutefois dans les murs, les planchers ou les plafonds de locaux fréquemment utilisés, comme des classes ou des cafétérias.

En sachant où se trouve l'amiante, il est possible d'intervenir rapidement et de façon sûre dans le cadre de travaux de rénovation ou de construction, croit M. Beaulieu. Une inspection rigoureuse est faite tous les deux ans et s'il y a une détérioration entre-temps, la CSDM est prévenue. «Dans un couloir, il peut arriver qu'on ait des dommages sur le plâtre. Ça nécessite des interventions un peu plus urgentes.»

Depuis 2008, 102 interventions totalisant un budget de 5,8 millions ont ainsi été réalisées dans les écoles de la CSDM pour sécuriser les endroits problématiques.

Pour les trois prochaines années, une liste de 55 autres travaux jugés prioritaires a aussi été établie, pour un budget total de 3,4 millions.

Contrairement aux écoles qui sont aux prises avec des moisissures, il n'est pas nécessaire de déplacer les élèves et le personnel durant les travaux. Un sas hermétique peut être installé aux endroits problématiques, le temps de réaliser des travaux de réfection. Il sera toutefois impossible d'enlever tout l'amiante des écoles puisque, bien souvent, le matériau a été mélangé au plâtre lors de la construction.