La faculté de médecine de l'Université McGill demande à une de ses directrices d'enquêter sur les allégations de proximité indue avec l'industrie de l'amiante formulées à son endroit par différents experts et relayées par un reportage de la CBC.

L'institution affirme déjà ne pas soupçonner de «faute disciplinaire» dans ce dossier. «Les allégations mises de l'avant dans les médias indiquant que les travaux de recherche de l'un de nos professeurs émérites à la retraite, le professeur J. Corbett McDonald, aient pu être influencés par l'industrie de l'amiante sont très sérieuses et doivent être abordées», affirme le vice-principal, santé et affaires médicales, et doyen de la faculté de médecine, le Dr David Eidelman, dans un message publié hier.

«La recherche est au coeur de la mission de l'Université McGill. Ses chercheurs sont tenus de mener leurs travaux dans le respect des normes éthiques les plus élevées qui soient.»

La faculté de médecine a donc «amorcé un rapport préliminaire sur les travaux du Pr McDonald».

Le travail sera dirigé par la directrice du département d'épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail, Rebecca Fuhrer.

Il vise «à certifier que les travaux du professeur McDonald ont été menés conformément aux rigoureuses normes scientifiques qui font la réputation de McGill» et pourrait mener «à une enquête plus approfondie».

Défense

Le Dr Eidelman prend toutefois d'emblée la défense du travail de M. McDonald. «De 1971 à 1998, le professeur McDonald et ses collègues ont publié les résultats de leurs travaux dans le cadre d'une série d'articles parus dans des publications internationales évaluées par un comité de lecture. Leurs travaux ont en partie été financés par l'Institut de santé au travail et environnementale de l'Association des mines d'amiante du Québec, ce que le Pr McDonald a clairement indiqué dans ses articles.»

«S'il est vrai que J. Corbett McDonald a tiré des conclusions différentes de la plupart des autorités à l'heure actuelle, la présentation d'arguments scientifiques divergents ne constitue pas une faute disciplinaire.»

«Aucun projet de recherche mené actuellement à l'Université McGill n'est financé par l'industrie de l'amiante», ajoute le Dr Eidelman.