Le chef bloquiste Gilles Duceppe croit qu'une réévaluation des risques liés à l'utilisation de l'amiante est nécessaire avant de décider s'il faut relancer une mine d'amiante, dans les Cantons-de-l'Est.

Il y a deux semaines, M. Duceppe avait pourtant déclaré dans une entrevue que l'amiante de type chrysotile est utilisé de façon sûre au Québec et ne pose pas de problème de santé.

En campagne à Sherbrooke, dimanche, le chef bloquiste n'a pas répété cette opinion, se rangeant plutôt derrière une demande du Parti québécois, qui réclame la tenue à Québec d'une commission parlementaire sur ce sujet.

La conférence régionale des élus de l'Estrie s'est prononcée, en décembre dernier, en faveur de la relance de Mine Jeffrey, située à Asbestos, dans la circonscription fédérale de Richmond-Arthabaska, où le député bloquiste André Bellavance brigue un nouveau mandat.

M. Duceppe a déclaré que l'opposition grandissante au projet rend un débat nécessaire afin d'entendre des experts dont les opinions divergent quant à la possibilité d'utiliser l'amiante de façon sécuritaire.

Le gouvernement québécois étudie la possibilité de soutenir financièrement la relance de Mine Jeffrey, ce qui lui a valu de nombreuses mises en garde d'autorités de la santé publique craignant les risques liés à l'utilisation de ce minerai cancérigène, au Québec comme à l'étranger.

Selon M. Duceppe, la relance de Mine Jeffrey passe par une commission parlementaire, comme le PQ l'a réclamé au gouvernement du premier ministre Jean Charest.

«Dans la mesure où il y a des opinions différentes, il faut permettre qu'il y ait un éclairage scientifique et rigoureux qui soit fait sur cela et je suis d'accord avec une commission parlementaire», a-t-il dit lors d'un point de presse.

M. Duceppe a répété, dimanche, que les exportations d'amiante devraient être conditionnelles à l'existence de normes sécuritaires comparables au Québec dans les pays achetant le minerai.

Selon M. Duceppe, des inspecteurs devraient être mandatés par Ottawa, Québec ou des organisations syndicales pour assurer le respect des normes sanitaires à l'étranger.

«Dans d'autres pays, même si c'est écrit les normes ne sont pas nécessairement claires», a-t-il dit.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a récemment fait volte-face en se déclarant carrément contre le développement de l'industrie de l'amiante.

En matinée, dimanche, M. Duceppe a participé à l'assemblée d'investiture de son candidat dans la circonscription de Sherbrooke, Serge Cardin.

Le chef bloquiste fait campagne dans les Cantons-de-l'Est dimanche.