Une résidante d'Ottawa remercie le ciel que des gens soient assez honnêtes pour lui rapporter sa sacoche égarée contenant plus de 7000$ en argent comptant.

«Il n'y a que le bon Dieu qui pouvait faire mieux», a lancé la dame, hier. Dans un moment d'égarement, le 30avril dernier, Marie-Rolande Dupré a laissé son sac à main sur le banc public de l'arrêt d'autobus situé devant l'école secondaire Mont-Bleu, dans le secteur Hull.

 

Elle est montée à bord de l'autobus en laissant le précieux sac, et les quelque 7600$ qu'il contenait, sur le banc.

MmeDupré affirme avoir remarqué son oubli une fois arrivée à Ottawa. «J'ai eu vraiment peur. C'est tout ce que j'avais.»

Trouvant le sac, Carl Éthier, un étudiant de 18 ans en techniques policières au Cégep de l'Outaouais, originaire de Maniwaki, n'a jamais pensé garder l'argent pour lui à la vue des liasses de 100$.

Lui et son camarade de classe, Félix Labelle, âgé de 19 ans et originaire de Val-d'Or, ont transporté le sac en classe, puis ont compté l'argent en cherchant des cartes d'identité dans le sac.

Pas de numéro de téléphone

«Nous avions compté 5600$. Nous avons assisté à notre cours, puis nous nous sommes rendus au poste de la Sûreté du Québec (SQ) car, même s'il y avait quelques cartes, nous n'avions pas trouvé de numéro de téléphone», raconte M.Labelle.

«Les policiers devaient avoir les moyens de retracer la propriétaire. Je me disais que la personne qui avait perdu cela devait capoter. Les chances de retrouver son sac avec tout cet argent sont pratiquement de zéro.»

Les agents de la SQ ont refait les comptes, puis se sont rendus à 7600$. «Je n'ai jamais vu une chose pareille, a avoué le directeur du poste autoroutier de la SQ, à Gatineau, André Thibault. Une police qui voit autant d'argent dans une sacoche se pose beaucoup de questions.»

L'argent n'est pas le fruit d'activités illégales, ont conclu les policiers. La dame dit conserver son argent ainsi par mesure de sécurité. «Je ne veux pas laisser cette somme à la maison», poursuit celle qui ne veut toujours pas confier le montant à une institution financière. «Je vais me surveiller davantage.»

«Ce n'est pas parce que je vais être policier, ni parce que je me suis senti obligé de le ramener. Ma raison était personnelle. Je devais ramener ce sac à la propriétaire. C'est une question de valeur», a affirmé M.Labelle.

La SQ a remis un certificat soulignant l'honnêteté des deux futurs policiers, hier.

«C'est en attendant de vous voir dans notre service dans deux ans!» a lancé M.Thibault aux deux héros du jour.