De nombreuses personnalités politiques, dont Jean Chrétien et Michael Ignatieff, ont assisté samedi aux obsèques de Jean Pelletier, décédé une semaine plus tôt à l'âge de 73 ans.

A l'abri des journalistes, les funérailles privées de l'ancien chef de cabinet du premier ministre Jean Chrétien et ex-maire de Québec ont été célébrées en l'église Saint-Dominique au centre-ville de la capitale québécoise.

Tout juste avant d'entrer dans le temple, M. Chrétien a louangé son ancien collaborateur en affirmant qu'il «était un grand bonhomme, un collaborateur et un ami de très longue date, un homme fantastique».

Jean Pelletier, aux yeux de l'ex-premier ministre, a incarné la «noblesse» du service public pendant 45 ans.

M. Chrétien a par la suite rendu hommage au défunt durant la cérémonie religieuse, répondant au souhait exprimé par M. Pelletier dans les derniers jours de sa vie, au moment où le cancer du côlon remportait la bataille.

«Il avait un bon sens de l'humour, il était un bon raconteur. On se connaissait depuis le collège alors j'ai raconté quelques blagues allant de l'époque du collège jusqu'à l'homme devenu respecté partout au Canada et à l'étranger», a résumé M. Chrétien après la célébration.

Jean Pelletier a été le premier citoyen de la ville de Québec pendant plus de 11 ans, de 1977 à 1989 avant de passer dans l'arène fédérale où il a oeuvré de 1991 à 2001 aux côtés de Jean Chrétien.

Homme de convictions, au caractère parfois difficile, M. Pelletier a vécu des moments pénibles dans les dernières années de sa vie. Il a notamment été éclaboussé par le scandale des commandites, essuyant un blâme de John Gomery, le juge responsable de l'enquête sur les dérapages du programme libéral de visibilité politique.

Même si M. Pelletier a été blanchi par le tribunal, le gouvernement fédéral a porté le jugement en appel.

L'amertume de Jean Pelletier n'a fait que s'accroître par la suite lorsqu'il a été congédié sans ménagement de la direction de Via Rail en raison de ses propos peu flatteurs tenus à l'endroit de l'ancienne championne olympique Myriam Bédard.

Mais pour Jean Chrétien, la réputation sans tache de son ancien bras droit demeure intacte.

«Il a été au service du public pendant 45 ans et n'a jamais été accusé de quoi que ce soit», a-t-il insisté au terme de la cérémonie.

Par un froid à glacer le sang, la petite église Saint-Dominique s'est remplie à pleine capacité de parents, amis, collaborateurs et personnalités diverses venues rendre hommage au disparu.

En l'absence du premier ministre Jean Charest, le gouvernement du Québec était représenté par le ministre Sam Hamad alors qu'Ottawa avait délégué le sénateur conservateur Michel Rivard.

Les ténors libéraux fédéraux étaient cependant tous présents. Bob Rae, Stéphane Dion et Michael Ignatieff, sans compter Jean Chrétien, avaient fait le voyage à Québec. L'ancien premier ministre Paul Martin, perçu comme l'artisan de la disgrâce de M. Pelletier, brillait par son absence.

Avec la mort de Jean Pelletier, le Canada perd un personnage «remarquable», a commenté Michael Ignatieff devant un petit groupe de journalistes.

«L'amour, l'affection et le respect pour M. Pelletier emplissaient l'église. C'était un grand homme pour la ville de Québec et un très grand citoyen du Canada», a-t-il dit.

Quant à Stéphane Dion, il a souligné les mérites du disparu.

«C'est un homme qui a réussi tant au niveau fédéral que municipal avec la même excellence. C'était un joueur d'équipe et il a été de tous les combats aux côtés de M. Chrétien», a relaté l'ancien chef du PLC.