La relation entre le Canada et les États-Unis ne cesse de se «détériorer» depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs, et la rencontre d'hier entre le premier ministre Stephen Harper et le président américain Barack Obama l'a démontré une fois de plus, a accusé hier le chef de l'opposition officielle, Michael Ignatieff.

«Prétendre que la résolution d'un différend sur les vols aériens des équipes de la ligue nationale de hockey est une percée significative, ça démontre à quel point la relation s'est détériorée dans les quatre dernières années», a déploré le chef libéral, tournant en dérision l'annonce faite par M. Harper, à l'issue de la rencontre, qu'une entente de principe était intervenue pour permettre aux équipes canadiennes de hockey de se déplacer sans problème à bord d'avions nolisés aux États-Unis, malgré de nouvelles restrictions.

 

«On ne voit aucun résultat, aucun progrès», a ajouté M. Ignatieff, qui s'est offusqué d'entendre le premier ministre qualifier d'«irritant mineur» la clause Buy American Act, qui privera les entreprises canadiennes de lucratifs contrats.

«C'est 860 milliards de marché aux États-Unis qui ne sont maintenant plus accessibles pour les manufacturiers canadiens. C'est l'avenir de notre économie et le premier ministre Harper ne l'a pas compris», a déploré le chef libéral.

Au moment où l'Europe abat les barrières au commerce, le Canada doit être plus agressif dans sa lutte contre le protectionnisme américain, estime-t-il.

Interrogé en chambre, le ministre du Commerce international, Stockwell Day, a défendu les actions de son gouvernement et a assuré que le premier ministre Harper soulevait les craintes suscitées par le protectionnisme américain à chaque rencontre avec le président Obama.

Le chef du NPD, Jack Layton, a pour sa part réclamé des précisions quant à la position prise par le premier ministre Harper sur la question de l'Afghanistan au cours de son entretien avec le président Obama.

«Ce sera important, à son retour à la Chambre des communes, qu'il dise exactement aux Canadiens ce dont il a été question dans cette discussion et qu'il réitère sa volonté d'honorer la promesse de retirer les troupes en 2011», a souligné M. Layton. Le NPD craint que les États-Unis ne demandent au Canada de maintenir sa présence militaire en Afghanistan au-delà de l'engagement prévu.