À l'issue d'une rencontre fort amicale entre le premier ministre Stephen Harper et le directeur exécutif de la région administrative spéciale, Donald Tsang, le gouvernement fédéral a annoncé qu'Hong Kong acceptait de rouvrir complètement le marché d'exportation de boeuf canadien.

Les exportations de boeuf canadien à Hong Kong avaient été interrompues complètement en 2003, après la découverte d'un cas de vache folle. En 2004, une réouverture partielle des marchés avait permis aux producteurs canadiens de recommencer à vendre de la viande désossée provenant de bovins de moins de 30 mois.

Ainsi, en 2008, les ventes de boeuf du Canada à Hong Kong se sont élevées à 34 millions de dollars - c'est le quatrième marché d'exportation de produits bovins canadiens. La réouverture complète des marchés pourrait générer des ventes additionnelles de 26 millions, a estimé la Fédération canadienne d'exportation du boeuf.

Accord de mobilité

Par ailleurs, le gouvernement canadien a aussi signé avec l'administration hongkongaise une entente de mobilité des jeunes, qui permettra à des Canadiens d'aller voyager ou travailler à Hong Kong, et vice versa, pendant un an. Le Canada détient de telles ententes avec une vingtaine de pays dans le monde. En 2008, 20 000 Canadiens entre 18 et 30 ans en ont profité, et 45 000 jeunes étrangers sont venus au Canada, selon les chiffres du gouvernement.

Au début de sa rencontre avec M. Tsang, le premier ministre Harper a rappelé l'importance de la communauté canadienne dans la région, soulignant au passage que «Hong Kong est une des plus grandes villes «canadiennes» dans le monde».

Commémoration

Le premier ministre a par la suite assisté à la cérémonie annuelle de commémoration des soldats canadiens qui se sont battus pour défendre la colonie britannique pendant la deuxième guerre mondiale, sorte de jour du Souvenir canado-hongkongais.

Au son de la cornemuse, Stephen Harper et son épouse Laureen ont descendu les marches du cimetière de guerre de la baie de Sai-Wan, pour assister à la cérémonie très procolaire.

Wendy Greth-Sapieha, de Killam, en Alberta, est venue raconter l'histoire touchante de son grand-père, John Osborn, mort en héros pendant la bataille de Hong Kong.

«C'est très important pour moi d'être ici. C'est beaucoup d'émotions. C'est un magnifique cimetière. Le fait que les gens d'Hong Kong aient entretenu ce cimetière méticuleusement et qu'ils continuent à célébrer cette cérémonie chaque année, c'est impressionnant», a dit Mme Greth-Sapieha, à l'issue de l'événement.

Près de 2000 soldats canadiens ont combattu contre la Japonais dans les montagnes hongkongaises, et 500 militaires y laissèrent leur vie, tués au combat ou en captivité.

Cette partie peu connue de l'histoire militaire canadienne touche même personnellement le ministre du Commerce international, Stockwell Day, qui accompagnait la délégation canadienne à la cérémonie. Son grand-père s'est battu à Hong Kong, a été capturé, torturé, emprisonné pendant quatre ans, puis libéré. Il est mort de ses blessures, peu après son retour au Canada.

C'est ainsi, sous les chants de la chorale de l'École canadienne internationale de Hong Kong, après quelques minutes de silence trahis par le bourdonnement d'avions dans le ciel occupé du tigre asiatique, que s'est terminé le périple chinois du premier ministre canadien.

Photo AP

Stephen Harper et son épouse au cimetière militaire  de Sai-Wan, à Hong Kong.