Déçu par Mario Dumont et les orientations de l'ADQ, Yvon Picotte a décidé de revenir au bercail. L'ancien ministre de Robert Bourassa votera libéral cette année.

M. Picotte, qui a été président de l'ADQ, souligne qu'il compte appuyer Jean-Paul Diamond, un de ses anciens employés politiques qui sera candidat libéral dans Maskinongé. Populaire et connu, M. Diamond est président de la MRC. «Je connais ses capacités, c'est vraiment un bon homme. Ce sera difficile pour moi de passer à côté», poursuit M. Picotte.

«Ce choix ne nuira à personne, pas même à M. Dumont parce qu'il ne m'a pas fait signe... Je pensais que l'ADQ était le seul parti qui pouvait apporter du changement, et ils ont gaspillé ça...» accuse M. Picotte.

«Le député adéquiste Jean Damphousse a fait du bon travail ici, mais son parti a manqué le bateau», tranche l'ancien ministre libéral, joint chez lui par La Presse hier.

Selon lui, l'ADQ a profité d'un extraordinaire concours de circonstances en 2007. Sans organisation et sans le sou, elle a été propulsée comme opposition officielle à l'Assemblée nationale.

En revanche, Pierre Michel Auger, le transfuge qui est passé de l'ADQ aux libéraux dans Champlain, va subir une dégelée, prédit M. Picotte. «Il n'a pas d'amis libéraux et il n'a plus d'amis adéquistes.»

Une propriétaire de garderie de Sainte-Anne-de-la-Pérade avait été pressentie par les libéraux. On lui a fermé la porte, mais M. Auger ne pourra compter sur le travail de ces partisans libéraux, «il n'y aura pas grand monde dans son local».

Pour Yvon Picotte, l'ancienne députée péquiste de Champlain, Noella Champagne, est en bonne posture pour récupérer sa circonscription, «elle a continué à travailler comme si elle avait toujours été députée».

Depuis les élections de 2007, «il y a eu bien des erreurs de commises à l'ADQ», estime M. Picotte, qui relève que l'organisation adéquiste n'a pas senti le besoin de faire appel à des gens qui avaient de l'expérience politique au lendemain des résultats inespérés des dernières élections. «Jean Garon et moi, on avait offert d'aller donner un coup de main aux députés à Québec, on n'a pas eu de réponse», résume M. Picotte.

Dans les heures qui suivent l'élection, les candidats «s'estiment chanceux, mais par la suite, rapidement, ils pensent qu'ils ont gagné à cause de leur popularité personnelle», ironise M. Picotte.

L'ancien ministre libéral avait repoussé l'invitation de Mario Dumont à se porter candidat en 2007. «Je pense qu'il est rancunier», conclut-il.