La chef de Vision Montréal, Louise Harel, a lancé officiellement, ce mercredi après-midi, le programme électoral de son parti qui propose de «transformer» Montréal en faisant en sorte que tous les citoyens de la métropole aient droit aux mêmes services et ce, sans augmenter les taxes... en 2010.

Le programme dévoilé ce mercredi est issu de la réflexion qui a été faite au cours des derniers mois par des membres et des candidats de Vision Montréal dans le cadre de onze chantiers de réflexion. Il est articulé autour de neuf enjeux principaux: intégrité et transparence, gouvernance, développement économique, rayonnement international, transport, développement social, habitation, diversité culturelle et développement durable.

Mme Harel, qui a fait une très courte présentation, souhaite que si elle est élue le 1er novembre prochain mairesse de Montréal, sa première tâche consiste à «rétablir la confiance» des Montréalais envers leur administration municipale.

Le dernier sondage Angus Reid Stratégies-La Presse révélait que seulement 2% des citoyens disaient être «très satisfaits» de l'administration Tremblay. Mme Harel compte donc sur ce genre de données pour démontrer, durant sa campagne, que le maire Gérald Tremblay n'est plus l'homme de la situation.

«Les Montréalais veulent une mairie honnête, qui se consacre exclusivement à leurs intérêts, et qui le fait avec éthique, transparence et intégrité, a-t-elle dit. Dès notre arrivée aux commandes de la Ville, nous créerons un Bureau d'éthique municipal avec, à sa tête, un Commissaire à l'éthique indépendant, doté de pouvoirs étendus d'enquête et de moyens de les appliquer.» Mme Harel veut redonner «une direction» à la Ville, notamment en transmettant la maîtrise d'oeuvre des services d'urbanisme à la ville centre, tout comme la voirie, le déneigement, la propreté, le développement économique, la gestion de l'eau et celle des matières résiduelles. Les arrondissements ne conserveraient que la culture locale, les loisirs et les sports mais auraient une dotation financière «ajustée et équitable».

Mme Harel promet également de revenir sur une décision de l'administration Tremblay-Zampino qui avait retiré Montréal de l'Union des municipalités du Québec. «Cela a considérablement affaibli la capacité de Montréal de créer et de maintenir des réseaux d'information, de collaboration et de soutien, et de susciter des appuis solidaires importants en faveur de la métropole».

Vision Montréal propose cinq projets majeurs pour la ville: recouvrir l'autoroute Ville-Marie entre le Palais des congrès et le pont Jacques-Cartier, la réalisation de la navette ferroviaire entre Dorval et le centre-ville, la candidature à l'Expo universelle de 2020, l'accès au fleuve avec trois plages publiques (Pointe-aux-Trembles, Vieux-Port et Verdun-LaSalle) et l'organisation des fêtes du 375e anniversaire de fondation de Montréal.

Sur le dossier du tramway, Mme Harel avait déjà dit qu'il n'était pas prioritaire. Elle a ajouté, ce mercredi, que les études vont se poursuivre mais que l'on doit privilégier le prolongement du métro jusqu'à Anjou et améliorer «tout de suite et maintenant» les services de transport en commun.

«Il n'y aura pas d'augmention des tarifs de la STM en 2010, a dit Mme Harel. Et pour les années suivantes, nous nous en tiendrons à n'augmenter les tarifs de la STM que proportionnellement au coût de la vie.» Le chef de l'Opposition officielle, Benoit Labonté, a enfin déclaré que les péages et un gain de productivité de 5% appliqué partout dans les administrations de la municipalité permettront de dégager «suffisamment de marge de manoeuvre» pour résoudre le problème récurrent de Montréal de sa dépendance envers les revenus fonciers.

Invitée à commenter la journée de protestation des cols bleus montréalais, actuellement en cours de négociation de leur convention collective, Mme Harel a répondu: «Le maire (Tremblay) n'y est jamais pour rien, que ce soit pour les compteurs d'eau, les enquêtes policières, les pompiers sans contrat depuis trois ans, les policiers sans contrat depuis trois ans, les cols bleus sans contrat depuis deux ans. C'est trop facile d'essayer de surfer sur la grogne de la population et de les traiter comme des parias. Il est certain qu'on ne va pas céder aux cols bleus mais on ne va pas se permettre de les mépriser.»