On est loin d'un gala de lutte, mais Ray Lalonde, vice-président au marketing du club de hockey Canadien, est formel: «Dans un match de hockey, tout est scripté. À partir du moment où les portes s'ouvrent et que le spectateur arrive à son siège, jusqu'à la fin de la troisième période, chaque intervention a été décidée d'avance, et doit être insérée selon le script», explique-t-il.

Bien sûr, Ray Lalonde ne parle pas de la performance de l'équipe, sur laquelle il n'a aucun contrôle, mais plutôt du système complexe de divertissement qui agrémente chaque partie.

Sous ses ordres, une centaine d'employés à temps partiel commencent à s'activer, 90 minutes avant le match, pour afficher les animations sur l'écran central, diffuser les messages publicitaires et faire jouer la musique entraînante qui électrise l'atmosphère. «Chacune de ces interventions doit être déclenchée à des moments précis. Il y a lors d'un match des temps d'arrêt officiels, que les arbitres et la Ligue nationale insèrent. Il y a aussi les entractes, les hors-jeu. Au milieu de tout ça, il faut insérer les interventions promotionnelles, les interventions musicales et les interventions commerciales. Ce n'est pas aussi précis qu'un show sur Broadway, mais il faut respecter le script», indique le chef du marketing.

Pour y arriver, une équipe de régie, semblable à celles qui font fonctionner les émissions de télé en direct, utilise des systèmes informatiques complexes pour déclencher les interventions. Personne ne les voit, mais du haut de la passerelle, leur petit studio bourdonne d'activité: un DJ s'occupe de la musique, une autre personne est en charge du tableau central et, à ses côtés, deux techniciens sont responsables du système d'»arénavision», ces tableaux circulaires qui font le tour de l'enceinte. Le tout est coordonné par un régisseur qui lui, est en communication constante avec une équipe vidéo située au 5e étage, et dont le mandat est de faire la captation de la partie, de diffuser le match à l'interne et de présenter les reprises vidéo aux fans.

«Notre boulot compte pour beaucoup dans l'expérience que vivent les spectateurs, estime Ray Lalonde. À partir du moment où tu ne contrôles pas la performance de ton équipe, tu peux contrôler l'aspect environnement et tout ce qui divertit les partisans», ajoute-t-il, un sourire en coin.