Au Centre Bell, la patinoire, c'est l'affaire d'une dizaine de personnes. À peine plus de cinq centimètres de glace à qui François Martindale, le responsable de l'équipe, consacre de longues heures avant une partie.

Dès 13 h, un jour où le Canadien joue à domicile, il discute avec ses gars. Sous les gradins, le groupe procède à l'entretien des deux resurfaceuses. François donne quelques consignes: on signale un bris près du banc des joueurs du Canadien.

Le chef d'équipe et un collègue montent ensuite sur leur zamboni. Ils tourneront sur la glace jusqu'à ce qu'elle soit parfaite, pendant une vingtaine de minutes. Pas question d'y laisser des traces de patin: au rythme où va une partie de hockey professionnelle, les moindres sillons se remplissent de neige. La surface devient alors inégale et la rondelle voyage de façon imprévisible.

François Martindale peaufine la science de la glace depuis une quinzaine d'années pour l'organisation du Canadien. Il a entre autres suivi une formation sur la fabrication de la glace à l'Université Guelph, en Ontario.

«Il faut qu'on soit prêts à réagir tout le temps», explique-t-il, un appareil à la main. Il veille à ce que la température de la patinoire se maintienne à environ -5 degrés Celsius pendant la partie.

Pour y parvenir, les préposés à l'entretien de l'amphithéâtre abaissent la température pendant la journée. Ainsi, le réchauffement de l'atmosphère après l'arrivée du public ne nuira pas à la qualité de la glace.

Tôt dans l'après-midi, des employés s'affairent aussi à nettoyer et à ranger des vitres de remplacement. Les baies vitrées au Centre Bell portent toutes un numéro. Ainsi, lorsqu'un bris survient (une vingtaine de fois par année), les préposés retracent le modèle de remplacement aisément. Le jeu peut reprendre neuf minutes plus tard, tout au plus.

Dans un marché comme Montréal, insiste M. Martindale, même l'équipe de remplacement des vitres doit être performante. «Nous ne pourrions pas changer une baie vitrée en 20 minutes à Montréal. Ce serait impensable, explique-t-il. Nous aurions le même type de pression qui pèse sur les joueurs. Nous aurions les mêmes critiques aussi.»