Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a exprimé samedi, en marge du XIIe sommet de la Francophonie à Québec, son «ferme soutien» à la tenue au plus tôt d'un sommet du G8 élargi sur la crise financière et proposé qu'il se tienne à l'ONU à New York.

Ce soutien est intervenu peu avant l'offre du président américain George W. Bush d'organiser un sommet international «dans un avenir proche», annoncée à l'occasion de la visite à Camp David du président en exercice de l'Union européenne Nicolas Sarkozy et du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso. Dans une lettre rendue publique par la présidence française, M. Ban apporte son «ferme soutien» à l'initiative du président français Nicolas Sarkozy de convoquer un «sommet d'urgence» du G8 élargi sur la crise financière mondiale.

«Nous pensons tous deux qu'il n'y a pas de temps à perdre et, pour cette raison, je souscris totalement à votre idée de réunir un tel sommet au plus tard début décembre. Dans cette perspective, j'ai le plaisir d'offrir les installations du secrétariat de l'ONU, à New York», a écrit M. Ban qui s'est entretenu avec M. Sarkozy avant le départ du président français pour les États-Unis.

Le premier ministre canadien Stephen Harper avait appuyé vendredi la tenue d'un tel sommet «aussi rapidement que possible». Samedi, l'un des ses porte-parole, Dimitri Soudas, a précisé que le Canada considérait que l'action internationale devait être conduite avec prudence pour éviter de «faire empirer la situation».

«Il est important de ne pas causer de dommages permanents au système financier international», a ajouté M. Soudas, indiquant ainsi qu'à l'instar de Washington, Ottawa ne souhaitait pas de refonte totale du capitalisme financier.

La crise qui ébranle les marchés financiers s'est aussi imposée au sommet de la Francophonie, ou le premier ministre français François Fillon est venu relayer le président Sarkozy. Selon le projet de déclaration finale obtenu par l'AFP, la Francophonie va s'engager à «soutenir» la tenue du sommet pour trouver des solutions à la tourmente actuelle.

Mais le sommet a aussi été consacré à d'autres points de son ordre du jour, en particulier l'environnement samedi après-midi et la langue française, qui est pour la première fois un thème en tant que tel d'un sommet, dimanche.

Et la Francophonie, désormais sous présidence canadienne pour deux ans, a admis l'Arménie comme membre permanent de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), tandis que la Thaïlande et la Lettonie devenaient observateurs.

Selon des sources proches du dossier, une dizaine de points qui posaient problème ont été résolus pendant les travaux préparatoires, concernant notamment le Liban, la Géorgie ou encore le droit de la presse.

Une délégation africaine a par ailleurs proposé à la Francophonie la création d'un «visa francophone» à l'instar du Commonwealth afin de faciliter la circulation des citoyens dont les pays sont membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

La création d'un tel document de voyage avait déjà été mentionnée dans un rapport de l'ancien président des télévisions publiques françaises Hervé Bourges.

Cette proposition fait aussi écho aux plaidoyers de citoyens africains pour une plus grande ouverture des frontières des pays du Nord, notamment de la France, et des gestes plus concrets de la Francophonie.