Pendant que les manifestants essayaient de prendre d'assaut la conférence de Copenhague, hier, les villes et provinces tentaient de faire de même sur le plan politique: elles ont exigé d'avoir leur place à la table des négociations.

Au nom de plusieurs regroupements de gouvernements locaux, dont le groupe Cités et gouvernements locaux unis (CGLU), les maires de Mexico, de Nantes et de Johannesburg, avec la ministre de la région australienne de Wales, ont exigé en conférence de presse que les organisations subnationales aient voix au chapitre. »»»Suivez le blogue de François Cardinal à Copenhague.

Notons que la ministre québécoise de l'Environnement, Line Beauchamp, devait assister à la conférence de presse, mais elle en a été empêchée en raison des files d'attente qui s'allongent à l'extérieur du Bella Center.

Les élus municipaux ont demandé à participer formellement aux négociations internationales sur le climat, au motif que c'est à leur niveau que se mènera concrètement la lutte contre les changements climatiques.

«Nous proposons que les villes et les gouvernements locaux ne soient plus des observateurs, mais des parties prenantes aux négociations sur le climat, a dit Marcelo Ebrard, maire de Mexico, une ville de plus de neuf millions d'habitants.

«La lutte contre les changements climatiques sera gagnée ou perdue à l'échelle locale», a renchéri le maire de Johannesburg, Amos Masondo, qui représente près de 4 millions de citoyens.

Ces propos faisaient écho à la demande formulée la veille par le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger. Il avait suggéré que l'ONU organise l'an prochain, en Californie, une nouvelle conférence sur le climat qui réunirait cette fois gouvernements subnationaux, villes, États américains, provinces et régions.

Harper, pas assez ambitieux

Parallèlement, à quelques jours de l'issue du sommet, un front commun de municipalités canadiennes, organisé par la Fondation Suzuki, a tenté de convaincre le gouvernement Harper de se montrer plus ambitieux dans la lutte contre les changements climatiques, mais la Ville de Montréal a décidé de ne pas en faire partie. «Nous n'y avons pas participé dans un souci de cohérence, a indiqué Darren Becker, porte-parole du cabinet du maire Gérald Tremblay. Nous avons déjà envoyé une lettre au premier ministre Harper, en plus d'appuyer une résolution de la Fédération canadienne des municipalités.»

Les maires de Vancouver, de Halifax et de plusieurs autres petites villes comme Mississauga et Fort St. John ont demandé à Ottawa de montrer plus d'ambition, comme eux-mêmes le font sur le terrain. «Notre ville est en bonne voie d'atteindre la cible de Kyoto, mais nous avons besoin d'un engagement ambitieux du gouvernement fédéral pour demeurer compétitifs», a indiqué le maire de Vancouver, Gregor Robertson.