Au moment où la Conférence de Copenhague entame sa phase finale, un nouveau projet d'entente circule, mais aucun objectif de réduction d'émissions de gaz à effet de serre ne s'y trouve.

Selon le document obtenu par La Presse, l'objectif de 30 à 45% qui était inclus dans le document précédent, élaboré vendredi, a laissé place à un nébuleux x. «Les parties doivent (...) réduire leurs émissions globales d'au moins [x] % sous leur niveau de 1990», peut-on lire.

> Consultez le blogue de François Cardinal

À noter, d'ailleurs, que le x est entre crochets dans le texte, ce qui signifie dans le langage diplomatique qu'il y a encore place à la négociation, qui doit d'ailleurs se poursuivre d'ici l'arrivée des chefs d'État, demain.

Selon des sources proches des négociations, le Canada ne serait pas étranger à ce choix de mots, qui laisse entendre soit que les pays pourraient opter pour la cible qu'ils souhaitent, soit que les négociateurs ne s'entendent pas du tout sur ce point.

Pour Greenpeace Canada, il s'agit d'une preuve supplémentaire que le Canada a l'intention de «saboter» les pourparlers internationaux. «Les discussions démontrent à quel point ce sont les sables bitumineux qui décident finalement des politiques canadiennes en matière de changements climatiques», estime Virginie Lambert Ferry, porte-parole.

Lors d'un point de presse un peu plus tôt, la présidente de la conférence, Connie Hedegaard, a reconnu qu'encore bien des obstacles demeurent avant qu'une entente ne soit conclue entre les 193 pays présents ici.

«Nous entrons actuellement dans la dernière phase des négociations, a-t-elle indiqué. Nous avons fait du progrès, mais il est clair que les ministres devront être très concentrés au cours des 48 prochaines heures (si nous voulons réussir à s'entendre).» Le responsable de l'antenne climatique de l'ONU, Yvo de Boer, a pour sa part reconnu que les négociations avançaient «trop lentement». «Il y a encore un énorme travail à accomplir», a-t-il reconnu.

La tension, déjà présente, a monté encore d'un cran aujourd'hui, alors que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est arrivé au Bella Center pour le début du High-Level Segment, c'est-à-dire le moment où les chefs d'État amorcent la période des discours.

Les délégués espèrent que la présence de M. Ki-moon, qui a aussi qualifié les négociations de «lentes», et celle dès demain des premiers des 115 chefs d'État à se réunir dans la capitale danoise, donnera l'impulsion nécessaire à l'élaboration d'un texte qui fera consensus.