Pendant que plusieurs digéraient encore leur bûche de Noël ou cuvaient un petit verre de trop, les joueurs d'Équipe Canada junior entraient en scène vendredi soir au Centre Bell. Une entrée en scène fracassante qui s'est soldée par une domination totale sur la Slovaquie.

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La formation slovaque des moins de 20 ans n'avait jamais vaincu la sélection canadienne en neuf matchs dans son histoire. Le miracle de Noël ne s'est pas produit vendredi. Pour la dixième rencontre entre les deux équipes, ECJ a servi une dégelée historique à la Slovaquie.

La performance canadienne dans ce premier match officiel du Mondial junior s'est approchée du sans-faute. Oui, les Canadiens l'ont emporté 8-0. Mais au-delà, ils ont été fidèles au style hermétique, défensif et teigneux que Benoît Groulx tente de mettre en place: ils n'ont accordé que 12 petits tirs, dont plusieurs très peu menaçants.

Le résultat en dit long sur la qualité de cette équipe, mais peut-être un peu aussi sur le déclin du programme de développement slovaque. La défaite d'hier était la plus lourde de l'histoire de l'équipe slovaque des moins de 20 ans. Son pire revers remontait précédemment à 2008, 8-1 contre la Russie.

Les Slovaques ne sont bien sûr pas une puissance de ce tournoi. Ils avaient néanmoins remporté leurs deux matchs préparatoires, contre la Suisse et la République tchèque. Leur match contre le Canada a été bien différent.

La première vraie chance de marquer est venue à la cinquième minute de jeu. Mais Connor McDavid, seul devant le gardien Denis Godla, n'a pas réussi à le déjouer. Le surdoué de 17 ans n'a pas marqué hier, comme dans les deux matchs préparatoires auxquels il a participé.

Le premier but du match est venu quelques secondes plus tard. Le rapide Robby Fabbri a ouvert la marque sur une simple mais sournoise passe de Sam Reinhart. Les Canadiens bourdonnaient depuis un instant devant Godla et cette fois, le gardien n'a pas pu sauver les meubles.

Le deuxième but est venu à la huitième minute et ressemblait à ce qui se fait dans un certain jeu vidéo sur console. Pour une raison inexpliquée, les Slovaques ont laissé Anthony Duclair fin seul dans l'enclave. Max Domi a repéré l'attaquant des Rangers de New York. Sa passe était chirurgicale. Duclair l'a reçue, a jonglé avec la rondelle, a attendu que le gardien se compromette et a finalement fait mouche. Les pauvres défenseurs slovaques étaient encore à un mètre de lui.

Une minute plus tard, Fabbri, un espoir des Blues de St. Louis, remettait ça, après une montée à l'emporte-pièce. C'était 3-0 pour le Canada, et le match était tout juste vieux de 10 minutes. Le ton était donné.

Une avalanche de buts

Le début de la deuxième période a été plus calme. Le gardien slovaque a tenu le fort. Mais le Canada a frappé encore après huit minutes quand Jake Virtanen a contourné le filet slovaque à toute allure. Son tir a été arrêté, mais la rondelle est apparue devant Nick Paul qui n'a pas manqué son coup.

À la 11e minute, Brayden Point faisait mouche à son tour.

C'était 5-0. Les Slovaques étaient dépassés, et l'entraîneur-chef Ernest Bokros a envoyé le gardien David Okolicany devant le but. Celui-ci avait réussi à blanchir le Canada pendant presque trois minutes quand Domi, surveillé par deux défenseurs, s'est approché de l'enclave et a décoché un laser. C'était 6-0.

Nic Petan a fait 7-0 en humiliant le gardien slovaque d'un tir millimétrique dans la lucarne. Okolicany croyait pourtant couvrir tous ses angles.

Virtanen a enfoncé le clou ainsi que le huitième et dernier but à trois minutes de la fin du match. Les réflexes aiguisés, il a envoyé la rondelle bondissante dans le filet. La foule et le gardien substitut n'y ont vu que du feu.

Outre la performance défensive, notons la performance du troisième trio de Petan, Paul et Fabbri, qui s'est démarqué avec quatre des huit buts. Fabbri a d'ailleurs été nommé joueur du match pour ECJ. Chez les Slovaques, l'honneur est allé à Martin Réway, espoir du Canadien de Montréal.

La sélection canadienne va livrer son deuxième match de la ronde préliminaire ce soir au Centre Bell contre l'Allemagne. Cette équipe est encore moins bien classée que la formation slovaque. Le premier vrai test pour la troupe de Benoît Groulx va venir lundi soir contre la Finlande.