Le directeur général des élections Me Marcel Blanchet a voulu vider son bureau pour sa dernière semaine aux commandes. Dans un communiqué, le DGE a fait savoir hier qu'il abandonnait son enquête sur les allégations de l'ancien ministre de la Justice Marc Bellemare quant au financement illégal du Parti libéral du Québec.

«Il ressort du témoignage de Me Bellemare qu'il n'a été témoin d'aucune collecte d'argent qui serait contraire aux dispositions de la Loi électorale. De même, il ne peut témoigner ni citer de fait concret laissant croire que des contraventions à cette loi auraient été commises», résume le DGE.

«Aucune suite ne sera apportée à ce dossier», conclut Marcel Blanchet.

Pour Jean Charest, ce démenti du DGE ne répare pas les torts qu'ont causés les allégations de son ancien ministre. «Le tort est fait, les gens ont pris cela comme des faits avérés.» Or, le DGE constate qu'il n'y avait aucun fondement à ces allégations, observe M. Charest.

Argent liquide

Me Bellemare a fait les manchettes de certains quotidiens lorsqu'il a soutenu qu'il avait vu l'entrepreneur en construction Franco Fava remettre de l'argent liquide à Marcel Leblanc, permanent du PLQ, près du vestiaire du restaurant Michelangelo, à Québec. Les deux intéressés ont témoigné à la commission Bastarache.

Le DGE a envoyé un enquêteur voir Me Bellemare dans la semaine qui a suivi ses allégations, à la mi-avril. M. Bellemare a refusé d'être interrogé, et s'est même rendu devant le tribunal pour demander l'annulation de la citation à comparaître du DGE. L'affaire s'est rendue en Cour d'appel, où le DGE a eu gain de cause.