L'intention du premier ministre Charest de poursuivre Marc Bellemare pour libelle est cousue de fil blanc, affirme le chef de l'ADQ, Gérard Deltell. «On veut lui fermer la trappe, a-t-il lancé en point de presse mardi matin. C'est une honte de voir notre premier ministre agir ainsi.»

Selon Gérard Deltell, les révélations de l'ancien ministre de la Justice, qui a déclaré avoir été au centre d'un système de trafic d'influence pour la nomination de trois juges lors de son passage au gouvernement, entraînent «une crise de confiance très grave» dans la population. «Ces propos sont particulièrement inquiétants. La réaction du premier ministre n'est pas digne de sa fonction. Qu'un premier ministre menace un ancien ministre de la Justice, ça pas de bon sens», de lancer l'adéquiste.

Pour lui, «la réputation du Québec est en jeu, le premier ministre est le gardien de nos institutions, il doit aller au-delà des intérêts partisans» et accepter que l'ancien ministre Bellemare soit convoqué devant une commission parlementaire pour préciser ses allégations.

«Il n'y a pas un forum, un cadre qui permettra d'aller autant au fond des choses, insiste l'adéquiste. Une commission parlementaire serait l'initiative la plus constructive, la plus pertinente». Il compte déposer mardi une motion à l'Assemblée nationale pour que la commission entende Me Bellemare «le plus rapidement possible».

«La seule facon de clarifier est une commission parlementaire, remarque M. Deltell. Marc Bellemare pourra dire précisément quelles sont ses accusations, et Jean Charset pourra le contre interroger.» Il y a un mois au début de cette saga, le ministre Dupuis avait même demandé à M. Bellemare de faire ses déclarations aux journalistes. «C'est ce qu'il a fait», constate Deltell.

«Bellemare a été un des ministres important, on veut le museler... C'est pas un quidam. C'était le ministre de la Justice. Il affirme avoir été victime de trafic d'influence. On ne peut fermer les yeux là-dessus», a-t-il soutenu.