Toujours désireux d'éviter un référendum sur la construction d'un nouvel amphithéâtre, le maire de Québec, Régis Labeaume, a entamé samedi ses premières séances de consultations publiques. Écorché par la critique de citoyens, le maire a toutefois remporté les premières manches du débat public en suscitant plus d'adhésion que d'opposition.

Toujours désireux d'éviter un référendum sur la construction d'un nouvel amphithéâtre, le maire de Québec, Régis Labeaume, a entamé samedi ses premières séances de consultations publiques. Écorché par la critique de citoyens, le maire a toutefois remporté les premières manches du débat public en suscitant plus d'adhésion que d'opposition.

De nombreux citoyens critiques par rapport au financement essentiellement public du nouvel amphithéâtre attendaient le maire de pied ferme, samedi matin au Centre Michel-Labadie dans l'arrondissement des Rivières. Les questions et les objections ont fusé de toutes parts après la présentation du montage financier par le premier élu de la ville de Québec devant près de 200 personnes.

Après seulement quelques secondes, on a pu entendre des signes d'impatience. «Restez poli, Monsieur Labeaume!» a lancé un citoyen alors que le ton montait. Le premier résidant de Québec à s'avancer au micro a réclamé un référendum sur la participation de la Ville de Québec au nouveau colisée. Le maire a rappelé sa position, à savoir qu'il préférerait ne pas tenir de référendum, mais qu'il prendrait une décision à ce sujet à la suite des assemblées publiques.

Pendant près d'une heure, les contribuables de la capitale ont exprimé leur scepticisme devant les chiffres et le budget détaillés par M. Labeaume. Claude Gaboury a notamment exprimé ses craintes de voir le projet d'amphithéâtre devenir un gouffre financier. «On prend tous les moyens pour que ça ne coûte pas une cenne de plus que 400 millions $, a assuré le maire. Le dépassement de coût, ça sera mon stress permanent. J'ai la même peur que vous.»

Le plan financier imaginé par la Ville de Québec prévoit payer davantage en argent comptant les infrastructures afin de se dégager une marge de manoeuvre pour rembourser la dette de l'amphithéâtre. La démonstration technique à cet effet en a toutefois laissé plusieurs dans le doute. «Quand je décide de m'acheter une auto au lieu de rembourser mon hypothèque, c'est vrai, je ne paie aucun intérêt sur mon auto et j'économise. Mais je paie pas mal plus d'intérêts sur ma maison!» a lancé Ronald Daigle. Ce dernier a reçu l'appui de plusieurs opposants, qui ont crié : «C'est majeur, Monsieur Labeaume!», devant la réponse selon eux évasive fournie par l'élu.

Le temps filait et pas un seul citoyen n'avait donné son appui au maire en près d'une heure. Le ton, parfois agressif, témoignait d'une réelle grogne devant certaines prétentions économiques de la mairie.

Régis Labeaume a toutefois su renverser la vapeur. La presque totalité des intervenants ont par la suite donné un appui sans équivoque au maire et son projet. «À Québec, chaque fois qu'on fait quelque chose, c'est du chialage. On peut-tu avoir confiance pour une fois?» a scandé Jean Gagné, suscitant les applaudissements les plus nourris de la journée. «Je trouverais ça criminel de léguer aux prochaines générations un amphithéâtre vieux de 61 ans», a renchéri un autre citoyen au micro.

Au final, M. Labeaume est reparti le sourire au visage. «La majorité silencieuse est pour, mais ceux qui sont contre, ils ont la chance de s'exprimer. Je suis surpris qu'il y ait autant de monde, un beau samedi comme ça, ça m'étonne», a-t-il commenté après les échanges.