Le Pr Harald zur Hausen, 72 ans, qui a obtenu lundi le Prix Nobel de médecine pour ses recherches sur l'origine virale du cancer du col de l'utérus, est depuis plus de trente ans une sommité de la recherche anti-cancer en Allemagne.

Dès la fin de ses études de médecine, en 1960, le jeune Harald zur Hausen focalise ses recherches sur un domaine alors méconnu des scientifiques de l'époque: le rôle des virus dans le déclenchement des cancers. Chercheur à l'institut de microbiologie de D-sseldorf, puis à l'Université de Pennsylvanie à Philadelphie (est des États-Unis), il devient à partir de 1972, à l'âge de 36 ans, professeur de virologie dans plusieurs universités allemandes, notamment à Nuremberg (sud) et Fribourg (sud-ouest).

C'est pendant cette période, à partir de 1976, qu'il émet l'hypothèse que le cancer du col de l'utérus est dû à un virus proche de celui déclenchant les verrues, et non de l'herpès comme le pensaient certains scientifiques.

Puis, au début des années 1980, il parvient à isoler deux formes de papillomavirus (HPV) à l'origine de ce cancer, ouvrant la voie à la fabrication d'un vaccin dont l'usage est aujourd'hui recommandé pour les jeunes filles de 12 à 13 ans.

En parallèle de ses activités de recherches et d'enseignement, le nouveau lauréat du Prix Nobel --il partage son prix avec les Français Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi-- a été de 1983 à 2003 directeur scientifique du Centre allemand de recherches sur le cancer à Heildelberg (sud-ouest).