Votre quotidien a publié des articles les 6 et 7 juillet qui me forcent à rectifier le tir. Contrairement à ce que vous avez publié, le Plateau-Mont-Royal n'est pas au bord de la faillite et l'arrondissement écarte l'imposition d'une taxe spéciale en 2010.

Votre article du 6 juillet est basé sur une lettre que j'ai remise au maire Tremblay il y a près de quatre mois, le 17 mars plus exactement. Cette lettre reflétait fidèlement la réalité à ce moment. Par contre, la situation a évolué depuis.

 

La Presse dit que «Le Plateau (...) enregistre des déficits année après année». C'est faux. Le Plateau a enregistré des déficits seulement en 2007 et 2008, des années marquées par des chutes de neige importantes. L'arrondissement n'a pas fait de déficits en 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006.

De plus, tel qu'indiqué dans la plus récente évolution budgétaire à être produite, en date du 30 avril et déposée au conseil municipal du 15 juin, nous ne prévoyons pas de déficit au cours de l'année 2009.

Aussi, La Presse affirme que «le Plateau a (...) (adopté) une série de compressions importantes qui touchent les services donnés aux 100 000 résidants du quartier» et en fait supposément l'énumération. C'est tout aussi faux. La lettre du 17 mars évoquait des scénarios de compressions qui ne se sont pas réalisés.

Et, alors que l'article affirme que «le maire Tremblay n'a pas répondu favorablement à l'appel de Mme Fotopulos», c'est exactement le contraire qui s'est passé.

En effet, le conseil municipal du 30 mars 2009 (13 jours après ma lettre du 17 mars) a autorisé «la suspension de l'obligation de compenser le solde du déficit de gestion de 2008 et des années antérieures». Et lors du conseil d'arrondissement du 6 avril, nous nous sommes prévalus de cette possibilité. En clair, nous n'avons pas été obligés de repayer le prêt qui nous a été alloué par la ville centre.

Le 7 juillet, après avoir passé la journée de la veille à rectifier le tir erroné de La Presse dans à peu près tout ce que Montréal compte de médias, vous récidivez en affirmant avoir appris que la situation financière de l'arrondissement était «très précaire». J'ai des nouvelles pour vous: ça fait longtemps que je le dis!

L'auteure est mairesse de l'arron-dissement du Plateau-Mont-Royalà

 

C'est la mairesse qui le dit

La mairesse Helen Fotopulos dit que le Plateau n'est pas au bord de la faillite, mais elle l'a affirmé dans la lettre envoyée au maire Tremblay le 17 mars: «Si le Plateau-Mont-Royal était un individu, cet individu serait en situation de faillite imminente.»

Mme Fotopulos dit que la situation a changé. Le 17 mars, le déficit accumulé du Plateau était de 4,1 millions. Un porte-parole de son administration, Louis-Jacques Pineault, nous a dit lundi dernier que «la dette s'élève à 4 116 600$». Son administration a elle-même dit que la situation est «très précaire».

Mme Fotopulos affirme qu'elle écarte un déficit en 2009. Nous l'avons écrit dans notre texte du 7 juillet.

Elle dit que l'arrondissement écarte une taxe spéciale. Nous l'avons écrit le 6 juillet (le conseiller Michel Labrecque nous l'a dit) et nous l'avons écrit de nouveau le lendemain.

Mme Fotopulos indique qu'il est faux de prétendre que des compressions ont été faites. C'est son administration qui le dit: «L'arrondissement a dû réduire son personnel et imposer des contraintes dans les autres familles de dépenses, dont la presque totalité des budgets requis pour l'expertise externe.»

Mme Fotopulos dit que le maire Tremblay a répondu favorablement à son appel. Pourtant, elle demandait dans sa lettre du 17 mars de «dispenser l'arrondissement du remboursement de sa dette». Il ne l'en a pas dispensé. Il a seulement accepté de reporter le remboursement à plus tard, quand Mme Fotopulos ne sera plus mairesse du Plateau-Mont-Royal.

Éric Clément