C'est avec scepticisme que nous avons pris connaissance de récents propos mis de l'avant dans l'article «Énergie verte ou pas? Les subventions au coeur du débat» (La Presse, 4 juin), qui laissent planer un doute sur le caractère propre et renouvelable de l'hydroélectricité du Québec et son bilan en matière de gaz à effet de serre.

Le développement hydroélectrique, sous tous ses aspects, est bien maîtrisé au Québec. Pour chaque projet, l'entreprise met tout en oeuvre pour atténuer les effets sur la flore et la faune. De plus, elle tient compte des préoccupations des communautés concernées en les impliquant dans la mise en place de diverses mesures environnementales, sociales et économiques. Le suivi environnemental, comme celui qui est en cours depuis 40 ans au complexe hydroélectrique La Grande, permet de vérifier l'efficacité de nos mesures d'atténuation et d'améliorer nos pratiques lors de projets subséquents.

 

Grâce à l'hydroélectricité, le Québec inscrit le plus faible taux d'émissions de gaz à effet de serre (GES) par individu au Canada. C'est un bilan dont nous pouvons tous être fiers. D'ailleurs, en matière d'émissions de GES par kilowattheure produit, l'hydroélectricité est l'une des meilleures filières de production d'électricité.

Hydro-Québec étudie depuis 1993, en partenariat avec de nombreuses universités, le phénomène des émissions de GES de ses réservoirs. En 2005, Hydro-Québec et ses partenaires ont publié une synthèse de l'état des connaissances sur l'émission des GES des réservoirs. Une synthèse qui a regroupé 63 chercheurs provenant de 13 universités, 6 centres de recherche et 6 entreprises.

Par ailleurs, depuis 2005, le projet des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) au réservoir d'Eastmain-1 constitue une première mondiale! En effet, c'est la première fois que l'on mesure les émissions de GES avant et après la mise en eau d'un réservoir.

Les résultats finaux seront connus à l'horizon 2010-2011. On sait toutefois qu'en 2008, les émissions brutes des réservoirs ont baissé pour une deuxième année consécutive, soit une baisse de 44% par rapport à 2007, et de 76% par rapport à 2006. Trois ans après la mise en eau, les émissions brutes de CO2 sont comparables à celles des milieux aquatiques naturels, ce qui indique que «l'effet réservoir» dure moins de 10 ans.

Cette étude de grande envergure, cofinancée par Hydro-Québec et la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère (FCSCA), regroupe des experts de diverses disciplines, d'entreprises privées, d'agence gouvernementale et d'universités.

La solution au réchauffement climatique n'est pas simple. Elle nécessite à la fois des changements de comportements, davantage d'efficacité énergétique, de l'innovation technologique et le développement de multiples sources d'énergie renouvelable - comme l'hydroélectricité et l'éolien - pour déplacer les énergies fossiles, comme le charbon et le pétrole. Hydro-Québec continuera avec fierté d'oeuvrer en ce sens.

Les auteurs sont respectivement chef de l'expertise en environnement et chargé du programme de programme de recherche sur les GES chez Hydro-Québec.