La nomination de Judd Gregg au poste de secrétaire américain au Commerce pourrait s'avérer une bonne nouvelle pour nous au Canada, si nous savons en profiter. Mais une bonne nouvelle encore davantage pour le Québec.

En effet, ce républicain modéré du New Hampshire connaît bien le Canada et surtout, provient d'une région qui produit généralement des républicains modérés, et surtout ouverts au commerce avec le Canada. Sa femme Kathy a été une organisatrice de la campagne républicaine du candidat Mitt Romney en 2007.

Qui plus est, nos liens sociaux et économiques sont solides avec le coin de pays de M. Gregg. On n'a qu'à penser à l'Association canado-américaine, qui représente les milliers de Franco-Américains et dont le siège social est situé à Manchester, au New Hampshire.

Je travaille régulièrement avec des firmes d'avocats du New Hampshire qui connaissent bien M. Gregg. Je pense que nous pourrons rapidement nous positionner auprès de son équipe, pourvu que nous nous donnions la peine de bien nous repositionner dans le nord-est des États-Unis.

Nous avons négligé nos relations dans cette région et nous devons nous rattraper rapidement. Toute la planète voudra se positionner auprès de Judd Gregg. Nous bénéficions d'un avantage, à nous maintenant d'en profiter.

Rien n'est gagné cependant, car il demeure d'abord et avant tout un Américain qui va naturellement tout faire pour protéger son économie gravement éprouvée. Mais, au moins, cette connaissance de l'intimité canado-américaine pourrait peser dans la balance.

Rien n'est parfait en ce monde. Bien que l'on pense que les démocrates sont protectionnistes, rappelons-nous que le C-TPAT (un programme de sécurité des échanges commerciaux douaniers) est né sous le règne des républicains en 2003. Souvenons-nous aussi que les négociations sur le bois d'oeuvre ont été négociées par les républicains. Même que c'est Grant Aldonas, à l'époque à la tête du Small Business Administration, qui en était un des principaux négociateurs. Un chic type, très «business oriented» et qui, ma foi, a bien travaillé pour son côté de l'Amérique. Nous avons été un peu moins habiles, avouons-le, du côté canadien. Il y a donc toujours deux côtés à la médaille.

Mais mon petit doigt me dit que nous avons de bonnes chances maintenant, grâce à cet intéressant mélange «démocrato-républicain», d'arriver à quelque chose de concret et de positif pour le commerce entre nos deux pays. Go South Boy!

Pierre Harvey

L'auteur est président de Harvey international, une firme de conseil-lers en expor-tations de Sherbrooke.