N'est-il pas consternant d'entendre tous ces beaux discours de nos élus sur l'importance des transports en commun et de constater, année après année, qu'ils rient de nous avec des hausses de tarifs?

Depuis le milieu des années 90, les usagers ont eu droit à des hausses moyennes deux fois plus élevées que l'inflation. A-t-on au moins amélioré le service pendant la même période? Non! Le service a été diminué. Les améliorations récentes rattrapent à peine les baisses de services de 1995 à 2003.

 

Depuis une quinzaine d'années, la part de financement qui provient des poches des usagers est passée d'environ 30% à 50% aujourd'hui. Est-ce de cette façon que nos élus pensent encourager les transports en commun?

Pour les ménages les plus pauvres, qui n'ont pas d'auto, les hausses tarifaires des dernières années mettent carrément en péril la possibilité de se déplacer. Il n'y a pas pire exclusion sociale que d'être confiné à son salon faute de pouvoir se payer le métro ou l'autobus.

Qu'en est-il des gens qui ont une auto, mais qui pourraient la laisser stationnée? Avec la hausse du prix de l'essence, l'augmentation des bouchons de circulation et la préoccupation grandissante des citoyens pour la pollution, on pourrait croire que le transport en commun a tout pour avoir le vent dans les voiles... Eh bien non! Encore aujourd'hui, la part des déplacements en voiture gagne du terrain sur celle des transports en commun. Et l'une des raisons, c'est le prix.

Les gens ont la perception de moins en moins fausse que rouler en voiture ne coûte finalement pas beaucoup plus cher que de s'entasser dans le métro.

Et regardez bien les choses aller si nous restons les bras croisés à les regarder rire de nous: la carte à puce, qui a coûté des dizaines de millions, sera utilisée pour pousser encore plus loin cette idée saugrenue de faire payer davantage les citoyens qui prennent les transports en commun.

Usagers montréalais, mobilisons-nous! Exigeons une baisse des tarifs, parce que les usagers des transports en commun méritent d'être récompensés! Interpellons nos candidats à l'élection pour exiger des engagements fermes. Appelons nos élus municipaux pour demander avec fermeté une baisse des tarifs de transport en commun. Assez, c'est assez!

L'auteur est responsable des communications à l'Union des consommateurs.