Voici une question pour les lecteurs de La Presse. Saviez-vous que l'Alberta est le plus important producteur d'énergie éolienne au Canada?

Probablement pas. Les faits se perdent souvent dans le débat entourant le secteur énergétique de l'Alberta, surtout en ce qui a trait à nos sables bitumineux.

 

J'aimerais profiter de cette occasion pour dissiper certaines idées fausses qui courent peut-être au Québec au sujet des sables bitumineux. Le Québec est une belle province. Cet été, ma femme Marie et moi avons participé aux festivités du 400e anniversaire de Québec en tant qu'invités du premier ministre Jean Charest.

L'Alberta est également une belle province, une province qui reconnaît l'importance du développement responsable de nos ressources naturelles - y compris les sables bitumineux.

L'image trop souvent diffusée d'une énorme mine à ciel ouvert dépeint plutôt les débuts de l'exploitation des sables bitumineux; les méthodes ont beaucoup évolué depuis et elles continueront à évoluer. Quatre-vingts pour cent des gisements de bitume sont très profondément enfouis et nous utilisons de la vapeur pour en extraire le pétrole. Cette méthode est beaucoup plus douce pour l'environnement et c'est dans ce sens que l'on dirige le gros de la croissance et des investissements.

Certains disent que l'Alberta impose trop peu de restrictions environnementales aux sociétés exploitantes. Au contraire, nous avons adopté des règlements qui protègent le sol, l'air et l'eau. Nous recyclons 90% de l'eau servant à extraire le pétrole des sables bitumineux. De plus, la qualité de l'air dans la région de Fort McMurray a été jugée bonne ou très bonne 98% du temps, ce qui est mieux que celles de bon nombre de villes canadiennes, y compris Montréal.

Première province

L'Alberta fut la première province à contraindre le milieu industriel à mesurer ses émissions et la première province à imposer des cibles aux plus grands émetteurs de polluants industriels. Jusqu'ici, les industries ont véritablement réduit leurs émissions de 2,6 millions de tonnes - ce qui équivaut au retrait de quelque 550 000 voitures du réseau routier.

L'Alberta a engagé 4 milliards de dollars pour lutter contre les changements climatiques, soit 2 milliards pour le transport en commun et 2 milliards pour la capture et le stockage du dioxyde de carbone (CSC). Il s'agit du plus important investissement mondial en CSC qui, selon bon nombre d'experts, est la meilleure façon pour le Canada de réaliser ses engagements en matière de réduction des émissions.

Nous continuerons d'évaluer notre dossier de bon gestionnaire de l'environnement afin d'y apporter les améliorations qui s'imposeront.

L'exploitation des sables bitumineux est un projet de portée nationale qui profite à tous les Canadiens. On s'attend à ce qu'il attire quelque 170 milliards en investissements au cours de la prochaine décennie. Selon une étude réalisée par la Canadian Energy Research Institute en 2005, 44% des emplois liés à l'exploitation des sables bitumineux ont été créés à l'extérieur de la province, surtout dans la région industrielle du centre du pays. De plus, selon cette même étude, les gouvernements fédéral et provinciaux tireront parti de l'exploitation des sables bitumineux en touchant plus de 100 milliards en revenus fiscaux entre 2000 et 2020. Voilà une somme importante pour tout le Canada, d'un océan à l'autre.

Nous avons le deuxième plus important gisement de sables bitumineux au monde et l'appétit en énergie ne cesse de croître. Je promets aux Québécois ce que j'ai déjà promis aux Albertains et à tous les Canadiens: nous exploiterons nos ressources de façon à protéger l'avenir de notre planète.

L'auteur est le premier ministre de l'Alberta. Il s'adressera ce midi à la chambre de commerce du Montréal métropolitain.