Pour beaucoup de travailleurs québécois, la fête du Travail est devenue l'occasion de jouir d'une longue fin de semaine, qui permet de souffler un peu avant la folie de la rentrée.

Avons-nous oublié le sens original de cette journée fériée? Savons-nous encore qu'elle était destinée à rappeler les luttes ouvrières pour obtenir de meilleures conditions de travail, notamment la semaine de 54 heures?

Si cette journée ne représente plus qu'une journée de congé supplémentaire, il est inévitable de penser que oui.

Le Canada a la particularité de célébrer à la fois la fête du Travail, le premier lundi de septembre, et la Fête internationale des travailleurs, le 1er mai. D'ailleurs, c'est le 1er mai que le gouvernement du Québec augmente le salaire minimum, s'il y a lieu. Pour leur part, la plupart des grandes centrales syndicales québécoises soulignent davantage la Fête internationale des travailleurs que la fête du Travail.

Il semble que les employeurs, les syndicats, le gouvernement et la société civile emboîtent le pas aux travailleuses et travailleurs québécois et prennent eux aussi une journée de congé, le premier lundi de septembre. La signification moderne de cette fête se trouve-t-elle là? La fête du Travail serait-elle devenue un moment de répit où tous s'entendent sur la nécessité de prendre un jour de congé avant de retrouver le rythme post-estival plus mouvementé?

Bien que le monde du travail ait évolué et que les conditions de travail se soient grandement améliorées depuis l'instauration de la fête du Travail en 1894, certains enjeux nécessitent encore aujourd'hui que nous leur portions une attention. À l'heure où nos entreprises font face à la mondialisation, ainsi qu'à une pression constante pour augmenter leur productivité et que les symptômes d'un stress croissant font des ravages dans nos milieux de travail, pouvons-nous réellement transformer la fête du Travail en un simple jour de congé?

En cette journée fériée, prenons chacun un moment pour remettre en perspective ce que nous voulons pour le futur en matière d'emploi et de milieu de travail comme individu, mais aussi comme société. Réfléchissons sur l'apport de tous - employeurs, travailleurs, gouvernements et syndicats - au monde du travail québécois et poursuivons nos efforts dans l'amélioration des conditions de travail au Québec.

Bonne fête du Travail et bon moment de réflexion à tous!