Au cours des dernières semaines, le débat sur la pertinence des PPP (partenariat public-privé) est reparti de plus belle. On semble croire que la mode et la ministre sont des choses du passé et qu'il faut maintenant revenir à un modèle traditionnel de développement, où le gouvernement prend tous les risques et où la facture est refilée aux générations futures.

À la Fédération des chambres de commerce du Québec, nous croyons fermement que la formule des PPP demeure, selon le cas, une formule intéressante, tant pour les gouvernements et la population que pour les entreprises qui y participent.

Dans de très nombreuses occasions, les PPP s'avèrent la meilleure façon de faire. L'un des meilleurs exemples est sans doute le Centre de recherche du CHUM qui sera construit dans les délais et dont le budget sera respecté.

En effet, au cours des derniers jours, une autre étape décisive dans le projet de construction du nouveau CRCHUM a été franchie. Les soumissionnaires qualifiés pour la réalisation du nouveau Centre de recherche, Accès-Recherche CHUM et Axor-Dalkia, ont déposé leurs propositions techniques à la date convenue, soit le vendredi 10 juillet. Le processus d'évaluation est enclenché pour se terminer à la fin de septembre. Le volet financier sera déposé au cours du mois de septembre pour mener à la sélection du proposant retenu au début d'octobre. Le tout, tel que prévu dans l'échéancier original.

Devons-nous rappeler que des projets importants, notamment au niveau d'infrastructures routières, resteraient des années encore dans les cartons si le gouvernement ne pouvait s'associer avec le secteur privé? Sans les PPP, la salle de l'Orchestre symphonique de Montréal en serait à sa énième première pelletée de terre... en attendant la prochaine. Aujourd'hui, les «pépines» creusent et la salle sera inaugurée selon l'échéancier prévu.

Que l'on soit en droit de se demander si cette approche est indispensable dans tous les projets d'infrastructures, nous en sommes. Les choses évoluent, notre expertise grandit et nos points de vue peuvent changer. Mais que l'on rejette toute forme de partenariat d'un seul bloc? Non. Dans de nombreuses juridictions dans le monde, les PPP fonctionnent. Pourquoi en serait-il autrement au Québec?

Certes, on s'en rend compte aujourd'hui, dans certains cas, le recours au PPP peut être questionné. Peut-être a-t-on trop voulu faire entrer tous les projets de construction et d'infrastructures dans un même moule, ce qui ne leur convenait pas.

La plus grande erreur que pourraient faire nos gouvernements, c'est de changer complètement de direction et de condamner les PPP à une mort lente. Jeter le bébé avec l'eau du bain est une attitude à laquelle la Fédération des chambres de commerce du Québec ne peut souscrire.



L'auteure est présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec.