Comme femme occidentale, comme être humain vivant dans un pays aisé et libre, je demande pardon à tous les Syriens.

J'ai tellement honte, nous n'avons pas su vous aider. Nous avons assisté, impassibles, aux massacres d'innocents, avec la complicité d'un pays puissant qui n'avait rien à faire chez vous.

Aujourd'hui, je vous croise dans les rues de ma ville et je baisse les yeux, non par mépris de vos croyances, mais de gêne.

Oui, c'est bien de vous accueillir dans notre beau grand pays de paix, mais je sais que ce n'est pas ce que vous vouliez : vous souhaitiez demeurer chez vous.

Vous avez raison de nous en vouloir de ne pas avoir agi.

Que faisions-nous, comme citoyens du monde occidental ? Nous nous chicanions sur le port du voile, sur l'accueil ou non des réfugiés, sur la peur de l'autre.

Maintenant que les despotes savent qu'ils ont la voie libre, jusqu'où iront-ils ? Eux et leurs alliés ?

Aujourd'hui, ma naïve confiance en l'humanité part en vrille.

- Lorraine Roy, Granby