Le fait que mes adversaires politiques tentent de m'accoler le qualificatif de « populiste » ne doit étonner personne. Il s'agit d'une tactique commode qui permet d'éviter de débattre du fond des choses en disqualifiant un adversaire. M. Dubuc n'agit pas autrement dans sa chronique en choisissant soigneusement les pièces qui favorisent son opinion, de façon à être en mesure de disqualifier mon propos en lançant qu'il ne s'agit, finalement, que de « populisme ».

Il omet par exemple de mentionner que depuis sa fondation, la CAQ et moi-même avons mis l'éducation tout en haut de nos priorités. L'hiver dernier, en énonçant toute une série de propositions sur l'école de 4 à 18 ans, nous avons même réussi à ce que l'éducation prenne une place centrale dans le débat public et à l'Assemblée nationale. Vous chercherez longtemps des politiciens « populistes » qui placent l'éducation au centre de leur discours.

Quant à la question de l'immigration et de l'identité, le chroniqueur appuie sa démonstration seulement sur la proposition que nous avons faite d'imposer un test des valeurs aux immigrants. Il la qualifie d'absurde. Je pense au contraire qu'elle est pleine de bon sens. Il devrait rajouter notre volonté ferme que l'État devienne véritablement laïque, que les demandes d'accommodement religieux soient rigoureusement encadrées et qu'il soit interdit aux agents publics en fonction d'autorité d'arborer des signes religieux comme la burqa ou le niqab. Au centre de ces propositions, il y a la valeur non négociable de l'égalité homme-femme. J'invite le chroniqueur à sortir de sa bulle et à questionner les Québécoises de toutes les origines, de toutes les régions et de toutes les générations et il va vite se rendre compte que c'est lui qui est affligé d'écoute sélective.

Et puis, pourquoi un homme si bien informé évite-t-il de mentionner notre proposition documentée et rigoureuse sur l'apprentissage obligatoire du français par les nouveaux arrivants ?

Ce rapport préparé par Claire Samson après qu'elle ait recueilli l'avis d'experts, de démographes, de juristes, dessert sa thèse du « populiste ».

CLASSE MOYENNE À BOUT DE SOUFFLE

Pour ce qui est des baisses d'impôt que propose la CAQ, M. Dubuc écrit lui-même que « vous ne trouverez aucun sondage où les Québécois mettent le fardeau fiscal en tête de leurs priorités ». C'est ce qui explique que, mis à part la CAQ, les autres partis ne se préoccupent pas de ces familles de la classe moyenne à bout de souffle, qui voient leur pouvoir d'achat rétrécir et qui, oui, regardent venir les fins de mois avec angoisse. C'est tellement vrai que des milliers de familles sont incapables de payer les frais de garde de leurs enfants suite au choc tarifaire et à l'augmentation du fardeau fiscal imposés par les libéraux.

Il affirme qu'il faut donner l'heure juste aux Québécois, par exemple en mentionnant que la baisse d'impôt que je propose coûtera 1,7 milliard, de l'argent qui n'ira pas au remboursement de la dette. C'est justement ce que j'ai fait très clairement dans les pages de La Presse, le 22 octobre dernier. Est-ce que le chroniqueur lit son propre journal ou est-il affligé de mémoire sélective ?

L'auteur d'Éloge de la richesse (un livre que j'ai lu avec grand intérêt) écrit ensuite que de baisser les impôts plutôt que de tout mettre sur la dette met en péril le réinvestissement en santé ! Voilà une logique qui m'échappe. Surtout quand il met sciemment de côté les multiples propositions mises de l'avant par la CAQ pour enrichir le Québec et les Québécois. Le Projet Saint-Laurent, par exemple, qui mise sur l'innovation et la beauté. Évidemment, ce n'est pas très « populiste » de miser sur la beauté...

Pour financer la santé et l'éducation, la seule voie consiste à nous enrichir et à offrir aux Québécois de la classe moyenne des emplois mieux payés. C'est ce que la CAQ fait sans relâche.

Pour finir sur la santé, j'invite M. Dubuc à parcourir le Québec avec moi et à discuter avec les gens de ce qu'ils pensent de l'attente en santé qui perdure et qui exaspère nos concitoyens. Ça fera bientôt 15 ans que le gouvernement libéral - avec M. Couillard comme ministre vedette de la Santé et maintenant comme premier ministre - nous promet de mettre fin à l'attente aux urgences. Après l'ajout de plusieurs dizaines de milliards, rien n'a changé.

Ce qui jette de l'huile sur le feu, c'est le refus d'écouter les Québécois et d'offrir des solutions à leurs préoccupations. Ce qui jette de l'huile sur le feu, c'est d'écarter les débats en disqualifiant ceux qui ne pensent pas comme vous.