Sandra revient d'une mission humanitaire en Haïti. Depuis son retour, elle a des frissons, des courbatures, de plus en plus mal à la tête, de la diarrhée et des vomissements. Elle fait 40 ˚C de fièvre.

Le petit Jacob est maussade. Il n'a pas touché à son assiette depuis deux jours et boit de moins en moins. Sa grand-maman qui le garde tente de le réveiller après sa sieste, mais en vain. Il est bouillant.

Alexandre s'est blessé légèrement au pouce lors de rénovations chez un ami. Le lendemain, sa main gonfle à vue d'oeil et la douleur devient intolérable. Ses doigts s'engourdissent. Il a des frissons, mal à la tête, vomit et devient rouge de la tête aux pieds.

Georgette est confuse depuis quelques jours. La responsable de la résidence constate qu'elle ne reconnaît plus ses visiteurs, qu'elle est agitée et a des propos incohérents. Elle refuse toute nourriture et même ses médicaments.

Vous êtes le microbiologiste-infectiologue de garde. L'urgentologue vous demande en consultation. Votre rôle est de soutenir l'équipe soignante en posant rapidement le bon diagnostic et en amorçant le meilleur traitement en attendant le résultat des analyses.

Vous songez à plusieurs diagnostics pour chacun de ces patients dont l'état clinique est inquiétant. Vous prescrivez une batterie de tests « STAT » et appelez vos technologistes afin de les aviser de l'envoi des précieux échantillons et des priorités d'analyses que vous accordez à chacun d'eux.

Vous savez que vous pouvez compter sur une équipe de professionnels chevronnés qui sont vos yeux et vos mains dans le laboratoire. Ils savent exactement ce que vous recherchez et les informations essentielles dont vous avez besoin afin de vous guider dans vos décisions. Ils n'hésiteront pas à vous appeler tard le soir s'ils jugent qu'un résultat, même préliminaire, peut avoir un impact pour vos patients.

Une heure plus tard, grâce à leurs compétences et leur grande expérience, ils vous communiquent les premiers résultats en fonction desquels vous pouvez déjà ajuster vos traitements.

L'analyse du frottis sanguin de sang de Sandra confirme une malaria d'une sévérité inhabituelle. L'examen du liquide céphalorachidien de Jacob vous apprend qu'il souffre d'une méningite bactérienne, ce qui permet au pédiatre de cerner rapidement le meilleur traitement. L'étude microscopique du pus d'Alexandre confirme vos soupçons d'une infection par la bactérie mangeuse de chair, ce qui vous permet d'aviser le chirurgien orthopédiste de garde afin qu'il soit opéré sans délai. La ponction lombaire de Georgette s'avère rassurante, car normale. Son analyse d'urine vous oriente vers une infection urinaire dont la culture permettra d'identifier dès le lendemain le microbe responsable. Vos technologistes vous rappellent en soirée, car ses bouteilles d'hémocultures montrent toutes la même bactérie. Vous ajustez aussitôt votre traitement.

Vous savez que vous pouvez toujours compter sur la collaboration de vos technologistes qui, une fois le nom des patients sous votre responsabilité communiqué, vous avisent systématiquement dès qu'un de leur spécimen démontre un résultat positif significatif.

Vous ne pouvez pas souhaiter un meilleur travail d'équipe, plus efficace et plus personnalisé, où tout est mis en oeuvre, y compris les fins de semaine et les jours fériés, en fonction du rétablissement des patients.

Cela fera bientôt 25 ans que je pratique à Saint-Hyacinthe. La qualité de mon travail et la pertinence de mes interventions sont étroitement liées à l'accès rapide aux résultats grâce à ce laboratoire de proximité.

Dans mon expérience terrain personnelle, les technologistes médicaux sauvent des vies et contribuent indéniablement à la qualité des soins.

LE PROJET OPTILAB

Les équipes locales seront démantelées. Les technologistes qui n'auront pas perdu leur emploi seront rapatriés dans 11 « mégas laboratoires centraux ». Les analyses y seront transportées à une fréquence encore indéterminée et les résultats nous seront communiqués par fax en attendant un système informatisé unique.

Difficile pour moi d'imaginer l'absence d'impact pour les patients.