C'est le début de la belle saison, enfin, et nombre de cyclistes envahissent les routes, d'autant qu'une étude sortie dernièrement démontre clairement un engouement pour le vélo, comme sport et aussi comme moyen de transport. Et c'est une bonne nouvelle.

Récemment, après de nombreuses représentations, entre autres des organismes Vélo Québec et Une porte une vie, des modifications au Code de la sécurité routière ont été apportées par Québec concernant l'« emportiérage » et le corridor de sécurité pour protéger davantage les cyclistes et sensibiliser les automobilistes, ce qui devait être fait.

Jusqu'à maintenant, la SAAQ diffuse une campagne de sensibilisation pour le partage de la route... dans laquelle sont ciblés seulement les automobilistes et motocyclistes.

Il faut se demander qui, dans les intervenants, chroniqueurs, animateurs, politiciens et organismes qui ont des tribunes, rappelle aux si nombreux adeptes cyclistes qu'ils ont aussi des devoirs ! Il semble que ce soit une abstraction, soit par aveuglement volontaire, soit parce que ce n'est pas rentable.

Curieux, j'ai visité à plusieurs reprises le site de Vélo Québec : rien n'attire l'attention au sujet de la sécurité.

Il faut fouiller en bas de page pour y trouver un programme « Cycliste averti » (destiné aux enfants d'âge scolaire) et un onglet sur le partage de la route. Pourquoi rien de plus visible en ce début de saison ? N'est-ce pas votre mandat ?

Même chose sur le site Une porte une vie : oui, des conseils pour se tenir à l'écart des portières, des conseils de réclamations, mais rien sur l'obligation d'être visible et autres devoirs.

J'ai fait le même exercice sur le site de l'arrondissement du Plateau pour y relire le texte du maire Ferrandez qui, préoccupé par la sécurité, avait fait une sortie concernant un tragique événement concernant un enfant en vélo et un véhicule sortant d'une ruelle. Aucun rappel aux cyclistes, ne serait-ce que d'être prudents et de penser que ce pourrait aussi être un cycliste qui sort à toute vitesse d'une ruelle. Même si l'impact est différent, un cycliste peut aussi blesser sérieusement un enfant.

J'ai trouvé des informations sur la sécurité routière sur le site de la SAAQ, mais quel cycliste, surtout jeune, consulte ce site ?

Il est dommage que divers intervenants qui aiment ce sport et qui valorisent ce moyen de transport ne semblent pas utiliser la place publique pour parler également de la sécurité de tous. Si ce n'est pas à eux, qui doit le faire ? Le SPVM y travaille (avec des contraventions notamment), mais il doit y avoir aussi de la prévention et de l'éducation, et à lui seul, la tâche est impossible.

Manque de volonté, de moyens, de vision ? Quand on a une tribune, on a aussi des responsabilités. Si chacun faisait un petit rappel à l'occasion, ne serait-ce que concernant la circulation sur les trottoirs, le civisme, les passages piétonniers ou l'obligation et la nécessité d'être visible en tout temps, des progrès se feraient rapidement et amélioreraient le partage de l'espace public et la sécurité de tous, en attendant la suite de la réforme du Code de la sécurité routière.