Tous ces suicides et tout le désespoir que vivent les communautés autochtones en ce moment m'attristent grandement. Il est plus que temps de prendre conscience de toute la gravité de cette crise qui secoue les jeunes des Premières Nations.

Tous ces suicides et tout le désespoir que vivent les communautés autochtones en ce moment m'attristent grandement. Il est plus que temps de prendre conscience de toute la gravité de cette crise qui secoue les jeunes des Premières Nations.

La tenue d'un débat d'urgence à la Chambre des communes mardi soir est porteuse d'espoir, mais j'espère sincèrement que ce mouvement de sympathie ne sera pas relégué aux oubliettes une fois l'attention médiatique passée.

Quand on sait que la moitié des autochtones ont moins de 23 ans (moins de 18 ans en territoires éloignés), on réalise à quel point le défi est grand pour l'avenir du Canada. Ces jeunes sont une grande richesse et ils ont besoin de notre appui et de moyens concrets pour réaliser leur plein potentiel. Si nous ne prenons pas soin d'eux dès maintenant, c'est un cauchemar collectif que nous vivrons tous dans les prochaines années.

Pouvons-nous vraiment accepter qu'il y ait trois fois plus de diabétiques et de fumeurs et deux fois plus de gens souffrant d'obésité au sein des Premières Nations ? Qu'il y ait un taux de décrochage scolaire au secondaire de 50 à 75 % ? Mais surtout, pouvons-nous rester immobiles devant un taux de suicide 4 à 6 fois élevé chez les autochtones et 15 à 20 fois plus élevé chez les Inuits que celui du reste de la population canadienne ?

Ces gestes de grande détresse me touchent énormément et me rappellent de douloureux souvenirs.

Ayant moi-même vécu des moments difficiles et étant passé à un doigt de tirer sur la gâchette pour en finir avec mes difficultés d'une façon rapide, je peux comprendre que souvent, on pense que la nuit noire et froide ne se terminera jamais.

SEMER L'ESPOIR

Mais la vie en a voulu autrement et c'est plutôt par la marche que j'ai réussi à conquérir mes démons intérieurs. Je vais maintenant à la rencontre des jeunes des communautés autochtones et je tente de semer un peu d'espoir dans leur vie. Tout au long des 6000 km que je parcours à travers le territoire autochtone, je sais que mes pas ne sont pas en vain et que j'ai réussi à convaincre certains d'entre eux que le soleil se lève toujours après la nuit et que des jours meilleurs les attendent. J'espère de tout coeur que ces jeunes pourront maintenant s'accrocher à un rêve et le poursuivre jusqu'au bonheur, car ils le méritent tous.

Nous ne serions pas près de 1 400 000 autochtones au Canada si nos ancêtres avaient capitulé devant les difficultés.

C'est grâce à leur résilience et à leur courage en des temps difficiles que nous pouvons aujourd'hui être la grande nation que nous sommes. Accepter le choix de vivre et de nous battre honore la mémoire de nos ancêtres. Ce n'est pas le temps d'abandonner.

Investissons dans nos communautés pour arrêter ce mal de vivre et redonner espoir à nos jeunes. Il est temps que le soleil se lève après un long hiver qui a duré trop d'années et qui a éteint trop de petites étincelles qui auraient pu contribuer à faire brûler la flamme de notre nation.