Monsieur John McCallum, ministre de l'Immigration,Nous sommes les soeurs Yeba et nous vivons à Montréal depuis le 28 août 2000. Malgré cela, nous ne sommes toujours pas des résidentes permanentes du Canada.

Nous avons toutes les deux obtenu notre DES et DEC. Nicole termine son bac en journalisme cet été à l'Université Concordia, alors que Virginie fait une maîtrise à temps partiel à l'Université de Sherbrooke en intervention en toxicomanie. Virginie a terminé son bac en travail social à l'Université McGill à l'automne 2014 et travaille à temps plein dans le domaine de la santé mentale comme travailleuse sociale. 

Nous sommes au Canada depuis plus de 15 ans, nous sommes bilingues, très bien intégrées et nous nous considérons comme des Canadiennes, même si nous ne le sommes pas. Nous avons à coeur plusieurs causes, allant des arts à l'éducation des enfants, et nous avons fait du bénévolat dans différents organismes. 

Notre demande de résidence permanente dans la catégorie de cas humanitaire a été envoyée le 28 mai 2007. En janvier 2013, nous recevions une lettre nous informant que notre demande a été acceptée pour l'évaluation initiale. D'après le site de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC), le délai pour cette catégorie est approximativement de 30 à 42 mois.

Nous sommes présentement à 102 mois, presque le triple du temps normalement prévu. 

Nous avons reçu notre Certificat de Sélection du Québec (CSQ) en mai 2013. Le Québec nous accepte comme immigrants depuis mai 2013, mais nous sommes toujours en attente du fédéral pour la décision finale afin d'obtenir notre résidence permanente. Nous avons d'ailleurs dû refaire nos examens médicaux deux fois, car CIC les juge valides pour une période de 12 mois seulement. Nous déboursons entre 200 et 250 $ de nos poches, sans oublier les renouvellements de permis d'études (125 $) et de permis de travail (150 $). Notre mère, Madeleine Gendumba Dombi, et nous sommes en attente de la décision finale pour notre résidence permanente. 

D'ici le 30 janvier, cela fera 3 ans que nous sommes en attente d'une réponse finale. Nous savons que nous avons fourni tous les documents et les informations nécessaires pour compléter notre dossier en juillet 2015. Nous n'avons reçu aucune nouvelle depuis. Les délais pour nos demandes de renouvellement de permis d'études et de travail dépassent largement la norme. Cela nous force à nous battre sans cesse pour pouvoir continuer d'étudier et de travailler à Montréal.

Nous nous sentons délaissées par le Canada, alors que nous sommes des citoyennes exemplaires. Nous payons nos taxes comme des résidents, nous étudions et nous allons à l'université. Par contre, nous n'avons pas droit aux prêts et aux bourses du gouvernement du Québec. Nous avons dû travailler plusieurs heures pendant nos sessions afin de payer nos études. Le plus gros souhait de Nicole est que son père puisse assister à sa collation des grades au mois de juin 2016. Cela va faire bientôt 16 ans qu'elle ne l'a pas vu.

Le précédent gouvernement conservateur a changé les lois et il a effectué plusieurs coupes budgétaires, ce qui a créé de plus longs délais. Nous espérons que votre gouvernement pourra régler les dossiers qui traînent.