Il ne neigeait pas beaucoup, mais suffisamment pour que les rues soient couvertes de neige glissante. Les piétons marchaient avec précaution pour éviter de glisser et de tomber. Il faisait froid.

Chaque matin, mon mari et moi garons notre voiture à la station Fallowfield et nous prenons l'autobus pour nous rendre au centre-ville d'Ottawa, où nous travaillons. Ce matin-là, comme d'habitude, je suis descendue de l'autobus vers 7 h 45.

Arrivée à l'intersection de Kent et Albert, une femme gisait au sol. Elle était tombée et s'était cassé une cheville. On pouvait même voir l'os qui sortait. Je me suis approchée d'elle. Il y avait déjà une autre dame qui soutenait sa tête tout en appelant les secours au téléphone. D'autres personnes se joignaient à nous et demandaient si elles pouvaient faire quelque chose. Puis, un homme a enlevé son manteau et a couvert les pieds de la blessée.

À mon tour, j'ai posé mon manteau sur son corps, puis un autre homme a également enlevé son manteau, l'a plié et l'a mis sous sa tête, pour en faire un oreiller. Il a commencé à prendre des notes sur ce qui s'était passé pour les remettre aux policiers, questionnant les témoins de l'incident et notant les coordonnées de tous ces gens. Une autre dame a, à son tour, enlevé son manteau et l'a placé sous le corps de la blessée pour la protéger du froid. Nous sommes demeurés à ses côtés jusqu'à l'arrivée des ambulanciers.

Nous avons tous repris nos manteaux une fois qu'elle fut transportée dans l'ambulance et le monsieur qui prenait les notes a aidé la blessée en plaçant toutes ses choses personnelles dans l'ambulance. Il a aussi remis les notes qu'il avait prises. Ensemble, nous lui avons souhaité un prompt rétablissement.

BONTÉ ET GENTILLESSE

Quelle belle expérience ! Non pas pour la pauvre dame, bien sûr, mais de constater l'élan de bonté et de gentillesse des êtres humains devant un cas de détresse. Chaque personne qui passait par là, peu importe son âge, la couleur de sa peau ou sa religion, ne manquait pas de s'arrêter et de demander comment elle allait et si l'aide médicale avait été appelée. On dirait que chaque personne ressentait sa douleur et qu'elle était personnellement touchée.

J'en arrive à ma question : pourquoi y a-t-il tellement de malheurs, de maladies, de violence, de tueries et de guerres causés par l'homme ?

Est-ce que cette générosité est propre seulement aux Canadiens ou est-ce qu'on est seulement des humains qui ont mal quand l'un de nous souffre ?

Une chose est sûre : sur huit milliards d'humains, je pense que ceux qui causent les problèmes mondiaux ne représentent même pas 1 % de la population.

Si seulement nous pouvions tous nous unir, nous pourrions lever des montagnes de soucis, éradiquer les maladies, arrêter les guerres qui font chaque année des milliers de morts et nourrir tous ceux qui ont faim.