La profession médicale, grâce à des négociateurs chevronnés, a su bien tirer son épingle du jeu en ce qui a trait aux émoluments qui lui sont versés.

La rémunération est peut-être plus équitable entre les collègues ou avec les autres provinces canadiennes, mais encore faut-il que le médecin ait accès à toutes les ressources (personnel, plateaux techniques, médecins spécialistes) pour répondre aux besoins de la population et dispenser les soins auxquels celle-ci est en droit de s'attendre. 

L'accessibilité aux services de santé n'est pas le seul apanage de la profession médicale. Le gouvernement en est l'acteur principal puisque c'est lui qui a le monopole de notre système de santé, en ce sens qu'il contrôle l'ensemble des ressources, qu'elles soient financières, techniques, technologiques, matérielles ou immobilières.

C'est donc lui qui dicte les priorités, c'est lui qui contrôle les cordons de la bourse, c'est lui qui légifère lorsqu'il y a des modifications à apporter au système de santé et à sa couverture. 

Et, quand il le fait, c'est sur fond de restrictions budgétaires que les changements sont apportés. C'est l'histoire qui se répète. Le grand perdant : le citoyen qui paie des impôts, mais qui ne décide pas. Il subit. 

Les récents projets de loi 10 et 20 sont venus modifier radicalement la donne en ce qui a trait à la culture médicale. Soit. Reste maintenant au ministre de la Santé et des Services sociaux à nous dire comment les citoyens que nous sommes y gagneront, car, bien que nous ayons accès à un plus grand nombre de médecins de famille, les insatisfactions demeurent, puisque les ressources ne sont pas toutes au rendez-vous pour assurer la continuité des soins une fois que les gens ont eu accès au système de santé. 

Les établissements n'ont pas droit au déficit et se doivent de redresser leurs finances. Par ailleurs, on ne sait plus qui mène dans les établissements et les installations. Parfois, c'est le ministre. Parfois, c'est le PDG de l'établissement. À d'autres moments, ce sont les DSP ou encore les médecins et les départements. Autrement dit, on cultive l'incertitude.