Les 15 et 16 novembre prochains, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, prendra part au Sommet du G20 à Antalya, en Turquie. Les dirigeants du G20 discuteront sans doute d'enjeux pressants, comme la crise des migrants, le conflit syrien et les changements climatiques. Mais il existe une autre crise qui n'obtient pas la même couverture médiatique : il s'agit du chômage chez les jeunes de par le monde.

Dans son plus récent rapport, l'Organisation internationale du travail (OIT) a averti que 73,4 millions de jeunes dans le monde continuent de peiner à trouver un travail et que le taux de chômage mondial des jeunes devrait encore augmenter au-delà de son niveau d'avant le ralentissement économique. Au Canada, en septembre 2015, le taux de chômage des jeunes était de 13,5 %, soit près du double de la moyenne nationale de 7,1 %.

En septembre dernier, 600 jeunes entrepreneurs des 20 plus importantes économies mondiales ont demandé aux meneurs du G20 de s'attaquer au chômage chez les jeunes en favorisant l'entrepreneuriat au sein de cette population. Comme les petites et moyennes entreprises (PME) et les entrepreneurs créent de l'emploi, les gouvernements du G20 devraient bâtir le meilleur écosystème possible pour les soutenir. Les jeunes Canadiens ont la fibre entrepreneuriale ; ils sont motivés et voient grand, mais ils ont besoin de soutien, particulièrement les jeunes femmes entrepreneuses et les jeunes entrepreneurs issus des minorités visibles et des Premières Nations.

Par exemple, l'infrastructure numérique est au coeur de nos écosystèmes d'innovation, améliorant le rendement d'une vaste gamme de sociétés bâties par des entrepreneurs et leur permettant de mettre en marché de nouveaux produits ainsi que de collaborer avec de multiples partenaires. De telles collaborations stimulent la croissance économique et l'usage accru des plateformes numériques permettra l'émergence d'un modèle d'entrepreneuriat et d'innovation plus robuste.

Les jeunes entrepreneurs demandent aux gouvernements du G20 de mener un processus de collaboration qui réunit les gouvernements, les PME à forte croissance, les entreprises et les intervenants en éducation et en science à bâtir la prochaine génération d'infrastructure numérique.

Selon le rapport d'Accenture intitulé Harnessing the Power of Entrepreneurs to Open Innovation, une collaboration de ce type représente une occasion de croissance de 1,5 trillion de dollars, l'équivalent de 2,2 % du produit intérieur brut mondial. Au Canada, cela représente 43 milliards de dollars en croissance potentielle, l'équivalent de 2,6 % de l'économie canadienne.

Lors de la dernière campagne électorale fédérale, Justin Trudeau a promis de fournir un soutien direct aux incubateurs et aux accélérateurs, des installations de recherche, du financement et d'autres formes d'appui pour les petites entreprises qui souhaitent croître et exporter, en investissant 200 millions de dollars par année pendant trois ans.

En ajoutant cette promesse électorale dans le plan d'action du G20, le premier ministre (et ministre de la Jeunesse) Justin Trudeau peut se faire le champion de l'entrepreneuriat jeunesse et de la participation des jeunes au sein du marché du travail lors du Sommet du G20 de cette année. Et cela fera une différence : les meneurs du G20 agissent généralement après ce Sommet. Selon le rapport de conformité du G20 Research Group Compliance de l'Université de Toronto, les gouvernements du G20 ont respecté 88 % de leurs engagements du Sommet du G20 de 2014 en ce qui concerne la main-d'oeuvre et l'emploi. L'an passé, les dirigeants du G20 se sont engagés à une croissance de 2 % sur 5 ans. J'espère sincèrement que cette croissance se fera inclusive, qu'elle permettra aux jeunes d'apporter leur contribution pour que nous évitions de perdre une génération.