Le fait que les libéraux de Justin Trudeau aient adopté un plan de relance de type keynésien, promettant des investissements dans les travaux publics, ne veut pas dire que le parti soit en train d'investir la gauche.

À leurs moments, même les conservateurs de Stephen Harper en ont adopté un. Les États-Unis aussi, sous George W. Bush et sous Barack Obama. En aucun cas, l'adoption d'un programme de dépenses gouvernementales basé sur des travaux publics n'a réduit la croissance des inégalités, ni au Canada, ni aux États-Unis, ni ailleurs.

Par contre, l'augmentation du salaire minimum à 15 $, proposé par le NPD, a des chances de réduire les inégalités et de relancer la demande interne de consommation, même si elle touche une minorité de travailleurs.

L'augmentation des impôts toucherait les contribuables les plus riches en fermant quelques échappatoires fiscales. 

UN BUDGET ÉQUILIBRÉ

Le résultat final, s'il est bien appliqué, pourrait se solder par un budget équilibré avec plus de revenus provenant des Canadiens les plus fortunés, et de plus grandes dépenses provenant des salaires minimaux augmentés. Même chose du côté du programme fédéral de garderies : il coûtera des fonds publics, mais augmentera l'activité économique, surtout celle des femmes, apportant également des rentrées fiscales.

Keynes voulait relancer la demande par des travaux publics. Aujourd'hui, nous savons que l'État peut la relancer en réduisant les inégalités : les pauvres ont une plus forte propension à consommer et les riches à épargner, mais pas nécessairement à investir. Les inégalités sont cause de stagnation. Les mesures proposées par le NPD semblent plus prometteuses pour les réduire.