Le mariage fortement médiatisé de Pierre Karl Péladeau et Julie Snyder est venu consacrer le caractère de ce qui semble être la nouvelle signature « people » du Parti québécois. Il ne fait plus de doute que les stratèges comptent bien utiliser l'arme de la popularité du couple et les mises en scène de la politique-spectacle pour séduire l'électorat.

Le Parti québécois nous avait habitués à une diversité d'opinions et de positions. Aujourd'hui, les leaders du parti de René Lévesque suivent docilement la parade - parce que c'en est toute une - en se taisant ou en s'efforçant de trouver le bon ton et le nouveau vocabulaire pour parler du parti et de l'indépendance. Julie Snyder devient même la « pédagogue du projet de pays du Québec », au dire de l'ancien premier ministre Bernard Landry, qui ne renonce jamais aux effets de toge quand vient le temps de promouvoir la souveraineté. Bref, toutes les circonvolutions semblent maintenant permises... et ça ne fait que commencer !

Nous vivons à une époque où les problèmes des sociétés sont complexes et changeants. Nous attendons des politiciens qu'ils soient compétents pour gouverner, pour comprendre les enjeux et proposer des solutions intelligentes et novatrices. Cinq siècles avant Jésus-Christ, dans sa fameuse République, Platon dénonçait déjà les risques de démagogie qu'exercent l'attrait et le prestige du pouvoir. Cette « pipolisation » de la chose politique ne peut conduire qu'à la banalisation de la fonction politique. Le Québec, indépendant ou pas, mérite beaucoup mieux !