Comme les Québécois, vous, électeurs du ROC (Rest of Canada), avez été plongés dans une campagne électorale longue et prématurée. Vous aurez à porter un jugement sur la nouvelle configuration canadienne élaborée par le gouvernement Harper.

Vous le savez sans doute, la population québécoise avait déjà rejeté cette esquisse du nouveau Canada conservateur lors des dernières élections. Déjà, les grandes lignes de ce recul étaient en place. Les dernières années de pouvoir n'ont fait que confirmer et renforcer cette tendance.

Nous vivons de plus en plus dans un Canada métamorphosé. Sur la scène internationale, le pays est en guerre, s'équipant d'armement et de matériel très onéreux qui ont propulsé les dépenses militaires à un niveau indécent au détriment des autres vocations plus essentielles. Êtes-vous d'accord avec les choix de ce gouvernement ?

Sur le plan écologique, c'est le déni total des préoccupations environnementales : tout est fait et pensé pour ne pas entraver les activités polluantes, comme la production de pétrole sale de l'Ouest et son écoulement vers l'est par pipelines, bateaux et trains.

À plusieurs niveaux, le Canada de Stephen Harper est synonyme de régression. Depuis son arrivée au pouvoir, le Canada est en déficit démocratique sur les plans parlementaire et civique.

Le gouvernement règne avec mépris, utilisant des « lois mammouths » pour camoufler ses mauvaises intentions. Il musèle la société civile et ses représentants en votant des lois telles la loi C-51 qui, sous prétexte de s'attaquer aux terroristes, ratisse très large en visant des opposants qui manifestent de façon démocratique. Allez-vous tolérer encore longtemps ces politiques dignes d'un État dictatorial ?

Pour toutes ces raisons, au prochain scrutin, le Québec va probablement rejeter une fois de plus ce gouvernement méprisant en répartissant ses votes entre les autres partis en lice. Que ferez-vous ? La balle est dans votre camp. Allez-vous encore accorder votre appui au Parti conservateur de M. Harper qui est en train de noircir la réputation du Canada, la transformant à son image, dont le reflet devrait vous répugner de plus en plus ? Posez-vous la question suivante : pouvez-vous envisager vivre sous le joug de ce gouvernement pour les quatre prochaines années ? La réponse devrait orienter votre vote.