Monsieur le premier ministre,Nous sommes des citoyens et citoyennes à part entière. Nous avons travaillé toute notre vie, avons payé des impôts et continuons d'en payer. Nous avons contribué à l'économie du Québec et avons participé à le bâtir. La société nous doit respect et reconnaissance. Nous avons droit à tous les services que requiert notre situation.

J'habite seule. Avant, je prenais des antidépresseurs, je ne m'alimentais pas suffisamment, je visitais les hôpitaux très souvent. Aujourd'hui, depuis que je fréquente le centre de jour de Pointe-aux-Trembles, je suis sortie de mon isolement morbide, je ne prends plus d'antidépresseurs, je m'alimente normalement et je me garde éloignée des hôpitaux, ce qui permet aux cas plus urgents d'avoir un lit.

Le centre de jour de Pointe-aux-Trembles, dirigé par un personnel exceptionnel, m'a permis de vivre une vie plus équilibrée physiquement et, surtout, moralement. J'y trouve une équipe extraordinaire qui ne ménage rien afin de me procurer un milieu où il fait bon vivre. Ces personnes comprennent les aînés, écoutent leurs problèmes avec empathie et respect. Elles nous aident à accepter notre manque d'autonomie et à apprécier les beaux côtés de la vie.

M. Couillard, vous êtes informé du nombre inquiétant de suicides chez les personnes âgées. Pourtant, nous sommes dans un pays prospère.

Ce sont des personnes seules et abandonnées qui sombrent dans le désespoir. Elles ont grandement besoin de soutien.

M. Couillard, pour toutes ces raisons, ne touchez pas à notre centre de jour de Pointe-aux-Trembles. C'est notre oasis de bonheur animé par un personnel qui donne tout afin de nous rendre la vie plus agréable. C'est ce grand respect envers nous qui nous permet de vivre avec dignité.

UNE VIE SAUVÉE

M. Couillard, vous nous avez déjà enlevé les services de notre infirmière, pourtant essentielle. Laissez-moi vous raconter une anecdote. Un matin, une dame s'est présentée au centre de jour en ressentant une douleur à l'estomac. L'infirmière est aussitôt intervenue. Constatant le danger, elle a appelé l'ambulance. La dame a été conduite à l'hôpital, où on a diagnostiqué une crise cardiaque. Qu'aurions-nous fait sans la présence de l'infirmière ? Que serait devenue cette dame ?

Ce genre de situation survient très souvent. Nous sommes des personnes âgées qui ont absolument besoin de soins. Nous avons tout donné au Québec. Ne méritons-nous pas d'être écoutées et respectées dans nos besoins ?

Redonnez-nous notre infirmière, notre travailleuse sociale et notre nutritionniste. Nous en avons grandement besoin. Elles favorisent, pour tous les aînés, une vie saine et joyeuse.

Auriez-vous refusé cela à votre mère ?

M. Couillard, je suis persuadée que pour le bien de toutes les personnes âgées, vous saurez nous comprendre et serez favorable à ma demande.