Les syndiqués de la fonction publique gouvernementale, municipale et scolaire ne cessent de rappeler à la population du Québec que les mesures dites d'austérité imposées par le gouvernement vont entraîner une réduction des services offerts. Ils s'inquiètent pour nous; beaucoup plus que pour leurs conditions salariales. C'est tout à leur honneur!

Il y a pourtant un moyen bien simple de réduire leur anxiété. Il suffit de réduire leur niveau actuel de rémunération de 2,5% par année pendant 2 ans et accepter une augmentation de 1% pour chacune des trois années subséquentes. Cette réduction sur deux ans pourrait permettre au gouvernement de maintenir le niveau actuel des services offerts et de lui donner le temps de trouver le moyen de réduire les impacts pour les trois années subséquentes.

La réaction ne se fera pas attendre: «Quelle idée siphonnée! Du jamais vu!»

Une idée siphonnée? Peut-être, mais malheureusement pas inédite. Je me souviens qu'en hiver 1983, le gouvernement a coupé ma paie de 20% pendant trois mois (d'où la proposition de réduction de 2,5% par an pendant 2 ans). À cette occasion, j'ai perdu un échelon salarial que je n'ai jamais récupéré. En plus de cette compression draconienne, les députés et ministres du Parti québécois ont appris à la fonction publique québécoise qu'elle travaillait moins que la fonction publique ontarienne. Dans le fond, on était surpayé! Le PQ devrait se garder une petite gêne quand il parle des effets néfastes des actions de l'actuel gouvernement. Rien de comparable à 1983.

Le gouvernement de l'époque avait-il le choix? Probablement pas. Il avait trop cédé lors des négociations collectives précédant la tenue du référendum de 1980 et il devait sentir la menace d'une décote financière. Ai-je survécu à cette compression magistrale? Bien sûr! Comme tous les autres employés de la fonction publique. Et je n'ai pas changé de travail.