En 1994, le Parti québécois, dirigé par Jacques Parizeau, formait le gouvernement. Le programme du Parti québécois prévoyait, dès la prise du pouvoir, la convocation des États généraux de l'éducation. Le programme était ambitieux. L'objectif fondamental était le renforcement de la formation fondamentale et, pour y arriver, le PQ souhaitait faire de la maîtrise de la langue française parlée et écrite son cheval de bataille.

Le programme politique du gouvernement nouvellement élu visait à «améliorer les méthodes d'enseignement en réintégrant l'enseignement systématique de la grammaire au primaire». Il souhaitait «réinstaurer l'enseignement de l'histoire nationale et universelle et réintroduire la dimension historique dans les apprentissages». De plus, le programme proposait de «renforcer l'efficacité de l'apprentissage de l'anglais comme langue seconde».

Dès le début de son mandat, le gouvernement péquiste convoqua les États généraux de l'éducation. Au terme des assises, enseignants, directeurs d'école, et parents demandèrent de recentrer les programmes autour des matières fondamentales (français, mathématiques, histoire). Les membres des États généraux, à la quasi-unanimité, exigèrent que l'enseignant, dans sa classe, transmette les connaissances ou les savoirs, suivis d'une évaluation chiffrée et comparative.

Les intellos pédagogues du ministère de l'Éducation s'emparèrent de la réforme proposée par les participants aux États généraux et la détournèrent de sa finalité. S'inspirant de la philosophie du socioconstructivisme plus ou moins radical, ils pilotèrent une réforme qui ne correspondait en rien avec les doléances exprimées par les intervenants des États généraux. L'enseignement des connaissances céda la place à une pédagogie par projets, fondée non pas sur l'acquisition des connaissances, mais sur l'approche d'un enseignement purement utilitaire, appelée «approche par compétences».

L'ancien ministre de l'Éducation, le péquiste Jacques Brassard, a admis son erreur et désavoué haut et fort cette réforme bâtarde. Il s'exprimait ainsi, il y quelques années: «Au lieu d'évaluer, par exemple, la langue française, c'est-à-dire la grammaire, la syntaxe, l'organisation des idées, le vocabulaire, la lecture, il fallait désormais apprendre à écrire des textes variés, à apprécier les oeuvres littéraires. Au lieu d'évaluer les mathématiques, c'est-à-dire les tables de multiplication ou la géométrie, il fallait apprendre des «situations problèmes» ou apprendre à communiquer avec l'aide du langage mathématique.»

Tragique

La réforme scolaire de Pauline Marois a amené l'élève à construire lui-même son propre savoir. L'élève se formait selon ses propres intérêts. Le professeur ne transmettait plus directement le savoir. Il jouait le rôle de médiateur entre les projets des élèves et les savoirs historiques.

Cette réforme a été et est toujours une tragédie pour le Québec. À l'Assemblée nationale, on se soucie de contrats douteux dans le domaine de la construction. De l'éducation et de la formation intellectuelle de nos jeunes? On n'ose même pas soulever de sérieuses interrogations. Y aura-t-il enfin quelqu'un qui demandera qu'on mette fin à cette déconstruction intellectuelle qui a conduit toute une génération à ne plus savoir lire, écrire et compter?

Y a-t-il un ministre de l'Éducation qui va mettre la hache dans cette maudite réforme et revenir à la transmission des connaissances? Je suis disponible pour aider celui qui aura le courage de procéder.