Au début du mois, un débat émanant d'une source journalistique autre que le gouvernement du Canada a alimenté une opposition déplorable entre deux géants de notre histoire autour du nom du nouveau pont à Montréal. Ni Maurice Richard ni Samuel de Champlain ne méritaient cela.

Le 5 octobre 2011, j'ai annoncé que nous allions construire un nouveau pont pour le Saint-Laurent. Il n'arrive que très rarement qu'un gouvernement soit appelé à statuer sur le nom d'une infrastructure d'une telle ampleur. C'est un processus qui doit être pris au sérieux.

Depuis octobre 2011, plusieurs personnes continuent de me donner leurs idées pour le nom du futur pont, que ce soit dans des événements publics, à l'aéroport, à l'épicerie ou ailleurs. Il y a même plusieurs journalistes qui m'ont donné leur point de vue.

On m'a parlé de Champlain, de Maisonneuve, de Jeanne Mance, de Maurice Richard et bien d'autres. Mais les deux noms qui revenaient le plus souvent étaient ceux de Maurice Richard et de Samuel de Champlain.

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Un pont réunit deux rives, surmonte un obstacle et rassemble les gens au quotidien. C'est exactement ce qu'a fait Maurice Richard avec les Québécois. Peu de Québécois dans notre histoire ont autant rassemblé la population que lui. Il a été, à son époque, le plus grand joueur pratiquant notre sport national. Il est né à Montréal et il est décédé à Montréal. Il a été le premier joueur de la LNH à marquer 50 buts en 50 matchs.

Mais il a été bien plus qu'un extraordinaire joueur de hockey. Il a été l'idole d'un peuple. Il a porté les Québécois sur ses épaules. Les Québécois de toutes les origines et de toutes les classes sociales respectent profondément Maurice Richard.

Il est l'une des personnalités les plus populaires du Québec moderne. Sa fougue, sa passion, son désir de vaincre et son élégance ont aidé à rendre les Québécois fiers d'eux-mêmes et à leur faire prendre conscience qu'ils pouvaient eux aussi faire de grandes choses. Il y a même eu une émeute pour le défendre!

Il aurait mérité un tel honneur et jamais je ne regretterai d'avoir sérieusement considéré honorer Maurice Richard à la hauteur de ce qu'il représente pour les Québécois. Cela dit, il est également important de rectifier des faits. La décision finale quant au nom du nouveau pont n'était pas prise avant la publication de cette lettre ouverte aujourd'hui.

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Considérant l'énorme reconnaissance que nous avons pour l'héritage de Champlain, si le fruit de notre réflexion nous avait amenés à nommer le nouveau pont en l'honneur de quelqu'un d'autre que lui, nous aurions continué à l'honorer de façon grandiose. Nous aurions évalué d'autres options. Je n'embarquerai pas dans ces options, car elles sont caduques.

Jamais nous n'aurions considéré manquer d'égard à Samuel de Champlain, le père de la Nouvelle-France. Nous sommes le gouvernement qui a ajouté Champlain au passeport canadien et qui a célébré en grand le 400e de la Ville de Québec.

Le premier ministre Harper débute tous ses discours en français, peu importe où il se trouve dans le monde. Il dit régulièrement que le Canada est né en français. Cela fait partie de l'héritage de Champlain et de Cartier.

Ainsi, je vous annonce que nous serons fiers de continuer à honorer Champlain en lui donnant le nom du nouveau pont lorsqu'il sera ouvert à la circulation en 2018.