Alors que des milliers d'enfants vont retourner à l'école dans les prochaines semaines, il est bon de se rappeler que la pauvreté est trop souvent la cause de l'échec scolaire des élèves montréalais.

Sur l'île de Montréal, le quart des personnes vivent sous le seuil de faible revenu. À Laval, il s'agit d'une personne sur neuf, et à Longueuil, une sur dix.

Les enfants les plus défavorisés souffrent de parcours scolaires douloureux causés autant par la précarité alimentaire et financière de la famille que par le mal-logement. À cela s'ajoutent la stigmatisation et l'exclusion sociale qui viennent avec l'étiquette « je suis pauvre ». Malheureusement, une profonde faille divise l'île de Montréal en deux univers à des années-lumière l'un de l'autre. Dans plusieurs quartiers montréalais, un élève sur deux décroche de l'école avant d'avoir terminé son secondaire. À Westmount, ce taux n'est que de 6 %.

Trop d'enfants montréalais vivent et grandissent dans des conditions qui les désavantagent. Faire partie d'une famille vivant sous le seuil de la pauvreté, c'est se préoccuper tous les jours de la satisfaction de ses besoins fondamentaux, dont le plus important étant de manger à sa faim. Et la pauvreté n'est pas uniquement le lot des bénéficiaires de prestations gouvernementales. Pour de nombreux Montréalais, travailler au salaire minimum signifie aussi vivre dans la précarité. Une mère monoparentale qui gagne le salaire minimum, même en travaillant 40 heures par semaine, 52 semaines par année, vit nettement sous le seuil de faible revenu.

Aider ces familles s'avère essentiel. De croire que le problème de la pauvreté n'est pas le nôtre est un leurre. Qu'on le veuille ou non, la pauvreté qui affecte les enfants et leurs proches nous concerne tous, car ce n'est pas seulement le développement de ces familles qui est compromis, mais une partie de nous-mêmes et de notre société qui se fragilise.

La pauvreté à Montréal n'est pas payante pour personne, incluant les riches. Au bout du compte, tout le monde assume les conséquences de cette situation sociale qui coûte aux Québécois 17 milliards par an. Une stratégie de lutte contre le décrochage scolaire et social doit inclure l'amélioration des conditions de vie des jeunes et celles de leur famille. Un objectif que les Magasins-Partage de Montréal visent à l'année et revendiquent au quotidien. Les gains contre la pauvreté à Montréal se font lentement, mais collectivement, nous pouvons y arriver. C'est un défi de taille de vouloir changer les choses, mais pas une impossibilité. Permettre à des enfants de croire que demain sera meilleur qu'aujourd'hui, c'est un grand cadeau à leur faire.

Le Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal organise le 28 août prochain sa 6e Opération Sac à Dos.

Consultez le site web des Magasins-Partage : magasinpartage.org