Lorsque ma conjointe et moi avons acheté notre première maison en 1982, les taux d'intérêt étaient à un sommet historique. À l'aide du programme Corvée-Habitation, nous avions pu obtenir un taux hypothécaire d'environ 8% pour 3 ans, comparé au taux réel frôlant les 20%. Jamais nous n'aurions pu avoir accès à cette propriété de 55 000$ sans cette aide gouvernementale. Il est à noter que notre revenu conjoint était de 30 000$ à l'époque, soit un ratio d'environ 2 pour 1, alors que le ratio moyen actuel est probablement plus autour de 5 pour 1.

Mon fils et sa conjointe enceinte, tous les deux dans la jeune vingtaine, ont fait l'achat d'un condo près d'Hochelaga Maisonneuve. L'argument massue qui les a incités à faire cet achat était le programme d'aide aux jeunes familles pour l'achat d'une première maison à Montréal, soit une subvention de 10 000$ et le remboursement de la taxe de mutation. Une fois l'achat complété et le déménagement effectué, le programme a été annulé.

Toute la transaction immobilière a été fondée sur ce remboursement, car jamais ils n'auraient investi à Montréal, où le coût des condos est passablement supérieur à celui de la banlieue. La réponse des fonctionnaires de la Ville est la suivante: le gouvernement provincial cesse unilatéralement de financer sa portion du programme et nous ne pouvons vous donner une idée précise du montant auquel vous aurez accès ou quand, si montant il y aura.

L'accès à la propriété est à mon avis une des bases les plus importantes de la sécurité financière des familles. Sans l'aide que nous avions reçu en 1982, nous n'aurions jamais pu acheter ce bungalow en banlieue, un chalet par la suite et une seconde résidence principale lorsque les enfants ont quitté. Lorsqu'un tel programme est réévalué, une date finale précise doit être annoncée afin que tout un chacun puisse prendre une décision éclairée.

J'espère que le gouvernement provincial ainsi que la ville de Montréal sauront tenir leurs promesses.