Propriétaire d'un restaurant dans une petite municipalité de l'Abitibi, j'ai dû, après la venue d'un inspecteur du ministère du Revenu, rembourser un gain en capital non déclaré. Ce gain étant les repas pris par moi et mon épouse durant deux années.

Cette visite de notre cher gouvernement fédéral au début des années 2000 arrivait en même temps que le scandale des commandites et la commission Gomery.

La pénitence pour cette infraction: rembourser 3 repas par jour sur 2 ans pour moi, et autant pour mon épouse, avec la petite mention d'évaluer une portion pour les 3 enfants étudiant à l'extérieur et qui séjournent à l'occasion à la maison, portion évaluée à 30 jours par année/enfant.

Le calcul est simple:

> 3 repas X 730 jours (2 ans) = 2190 repas

> 2190 X 2 (mon épouse et moi) = 4380 repas

> 3 enfants x 3 repas X 30 jours x 2 ans = 180 repas

Donc, 4560 repas que notre cher inspecteur évalue à 3$ chacun (une aubaine) = 13 680$ en gains non déclarés sur 2 ans. À cela s'ajoutent l'amende et une pénalité, plus les intérêts, bien sûr.

Et ce n'est pas tout. L'année suivante, le gouvernement provincial, alerté par le gouvernement fédéral, nous arrive avec le même calcul. Et vlan!

Et ce n'est pas encore tout. L'année suivante, une autre facture pour la TPS et la TVQ non payées sur ces repas non déclarés, et ce, toujours en incluant amende, pénalité et intérêts.

Imaginez la frustration d'un petit restaurateur de devoir rembourser cette somme pendant une commission Gomery et de voir aujourd'hui (à la retraite) ce qui se passe à la commission Charbonneau.

Ma question: à ce moment-là, aurais-je dû proposer de faire un don à Moisson Montréal?

Cette proposition aurait-elle été acceptée? Comme ma défunte mère disait, «ce qui est bon pour minou est bon pour pitou».

En conclusion, Minou a payé alors que Pitou paie aussi. Et si notre ministre de l' Éducation est le moindrement éduqué, qu'il ne se pose même pas la question.

Cet argent volé au ministère du Revenu doit y retourner, et si notre cher ministère le désire, il enverra lui-même une «subvention» à un organisme de charité.