Après de nombreux étés à être sans cesse rabrouée par des surveillants de piscine sur la façon dont je joue avec mes enfants dans l'eau, je suis désormais convaincue que tous ces règlements ne sont pas faits pour protéger mes enfants, mais plutôt pour soulager les surveillants de baignade. Il ne faudrait pas qu'ils aient à surveiller des enfants, encore moins à les secourir.

Ce n'est pas comme si leur rôle était d'être responsables de la sécurité des baigneurs! Non, visiblement, il se limite à porter un maillot de bain rouge, à s'asseoir sur une chaise haute et à siffler.

La piscine extérieure qui se trouve à quelques enjambées de chez nous est ouverte depuis quelques jours. Mes enfants de deux, cinq ans et demi et huit ans et demi attendaient cela avec impatience. Malheureusement, hormis la fin de semaine, je ne peux pas les emmener se baigner avant 18h, c'est-à-dire tant que leur papa n'est pas rentré du travail.

Eh, oui, les ratios imposés par les règlements de la Ville de Montréal, soit un adulte pour un enfant de moins de trois ans et un adulte pour deux enfants de trois à sept ans font que je n'ai pas le droit de les accompagner si je suis seule. Question de sécurité, m'a répondu le responsable des règlements de la Ville.

J'ai proposé de mettre une veste de flottaison (VFI) à mes deux plus jeunes, mais ce n'est pas suffisant. Donc, si je suis leur logique, selon le règlement, un ado qui surveille deux enfants de trois ans sans VFI et qui ne savent pas nager, c'est plus sécuritaire qu'un adulte avec trois enfants, dont deux avec VFI et un qui sait nager.

Décisions contradictoires

À l'été 2012, mon aînée, qui avait alors six ans, était très fière de pouvoir sauter du plongeoir et regagner le bord à la nage toute seule. Mais au beau milieu de la saison, les règlements de la Ville se sont durcis et, du jour au lendemain, elle n'a plus eu le droit de plonger, parce que le nouveau règlement stipulait qu'il fallait avoir huit ans pour pouvoir plonger. Savoir nager est accessoire, mais avoir huit ans est un prérequis!

L'an dernier, à sept ans et demi, elle a de nouveau eu le droit de plonger, allez savoir pourquoi! Mais j'ai été soufflée lorsqu'une surveillante du bassin de plongeon m'a demandé de rester hors de l'eau et proche du bord quand ma fille plongeait. Pourquoi? Si ma fille avait eu besoin d'aide, la surveillante n'y serait pas allée? Il aurait fallu que je plonge moi-même pour secourir ma fille? Le rôle d'un sauveteur n'est-il pas justement de sauver?

En conclusion, durant l'été, si vous avez la drôle d'idée d'aller vous rafraîchir dans une piscine municipale, assurez-vous de ne pas être une famille, de ne pas avoir de jeunes enfants ou de ne pas être monoparental.

En passant, nous irons finalement nous baigner à Laval, où il n'y a pas de ratio. Je serais curieuse de savoir quel est le taux d'incidents dans les piscines lavalloises et montréalaises.

Il semble donc qu'à Montréal, les dirigeants ne veulent pas que les sauveteurs aient à sauver, que les surveillants aient à surveiller et que les responsables des piscines aient des responsabilités. D'ailleurs, ils ne veulent pas non plus que les jeunes baigneurs se baignent. Et puis, de toute manière, les dirigeants s'en fichent, ils ne fréquentent pas les piscines publiques, seulement celle de leur cour arrière.