Dans sa chronique du 16 juin «La folklorisation du bloc»,Vincent Marissal m'a fait l'honneur de me comparer à Mario Beaulieu. En parlant de nous deux, il écrit: «Leur combat pour la défense de leur langue respective aura été mené avec le même acharnement et la même intransigeance.»

Je voudrais signaler quelques petites différences qui ont échappé à mon collègue Vincent:

- Ma mère, Églantine Levert, une Franco-Ontarienne, a fait un discours à l'âge de 12 ans pour dénoncer l'odieux «règlement 17» qui limitait l'enseignement du français en Ontario.

- J'ai fait des études pendant sept ans au Collège Jean-de-Brébeuf et j'ai obtenu une maîtrise en lettres françaises de l'Université de Montréal.

- Journaliste au Globe and Mail à Toronto de 1967 à 1970, alors responsable des reportages sur l'éducation, je défendais la cause du français dans les écoles secondaires de l'Ontario.

C'est vrai que, par principe, j'ai tenu la présidence d'Alliance Québec pendant deux ans. Mais ce n'était pas pour attaquer le français, comme Mario Beaulieu a toujours attaqué l'anglais. Je défendais l'ordre constitutionnel en cas de sécession, contre toute l'élite - anglophone comme francophone - qui prétendait que le Canada était divisible, mais le Québec, indivisible.

J'ai aussi attaqué la loi 101, pas parce qu'elle appuyait le français, mais parce qu'elle allait trop loin en brimant l'anglais.

Vous trouvez vraiment que Mario Beaulieu a une feuille de route équivalente?

Réponse de Vincent Marissal

M. Johnson,

Une comparaison, qui plus est dans une chronique, est nécessairement subjective et souvent imparfaite. Je crois néanmoins, en tout respect, que votre surnom de «Pit Bill» ne vous a pas été attribué en hommage à la délicatesse de certaines de vos prises de position, déclarations et gestes.

- Vincent Marissal