Les quotas, la parité, les femmes au pouvoir, est-ce vraiment nécessaire? On se pose beaucoup la question dans les médias, ces jours-ci, particulièrement depuis le départ de Pauline Marois. Cette dernière est la troisième première ministre d'une province canadienne qui quitte ou perd son poste depuis le début de l'année.

Je choisis d'aller plus loin: qu'est-ce que les femmes peuvent faire ou apporter lorsqu'elles décident d'exercer leur pouvoir? Je dis «décident», car du pouvoir, les femmes en ont énormément aujourd'hui, dès maintenant. Les pionnières ont déjà ouvert le chemin, nous ont déjà donné des outils.

Arrêtons de simplement se demander pourquoi les femmes n'optent pas pour une carrière de pointe en politique ou en gestion. Demandons-nous pourquoi elles devraient choisir de le faire, et pourquoi comme décideur ou comme société, on devrait se munir du talent et de la vision au féminin.

Quelles sont les possibilités qui s'offrent à nous? Que pouvons-nous apporter au paysage politique, économique, culturel, environnemental, qui pourrait nous inciter à prendre les rênes?

Ni meilleures ni pires, différentes

Une femme au pouvoir aujourd'hui, ça veut dire une femme qui a l'occasion de repenser des concepts, de créer de nouvelles structures, de proposer de nouvelles façons de faire. Les femmes sont différentes des hommes. Pas meilleures, pas pires, différentes. Nous percevons et ressentons le monde avec cette unicité qui peut, justement, faire une différence dans un monde conçu et pensé par les hommes. Leur point de vue n'est pas faux, plutôt incomplet. Les défis que nous traversons en ce moment méritent que nous unissions nos forces.

Le travail 7 jours sur 7, la compétition à tout prix, le profit, le gain, la domination, la surconsommation des ressources naturelles, des produits, des humains: est-ce vraiment nécessaire? Beaucoup de femmes refusent d'adhérer à ces concepts et à ce mode de vie. Au lieu d'essayer de les convaincre, est-ce qu'on s'est déjà demandé si elles avaient raison?

Depuis une trentaine d'années, les femmes jouent des rôles de plus en plus nombreux. Elles sont championnes du monde. Ensevelies par les responsabilités, elles trouvent le moyen de tirer leur épingle du jeu. Elles accomplissent en une seule journée souvent bien plus de travail qu'un PDG. Plusieurs gèrent leurs vies professionnelle, familiale et personnelle avec une efficacité, une ingéniosité et un dévouement qui mérite notre admiration. Pourtant plusieurs d'entre elles se sentent coupables. Parce qu'elles choisissent d'aimer un peu plutôt que de ne faire que travailler.

Ce sont ces femmes qu'on doit encourager à prendre la parole et le pouvoir. Des femmes qui ont à coeur le bien-être collectif, un souci de l'équité, une sensibilité nouvelle; des femmes qui savent qu'il faut limiter les abus, des femmes empathiques qui ont le sens du partage et de la bonté. Des femmes qui sauront exercer leur rôle tout en maintenant leur équilibre, quitte à changer les structures pour le permettre.

Que peuvent faire les femmes? Rien de moins que changer le monde.