Votre nomination envoie un signal longtemps attendu par les PME du Québec, qui forment l'essentiel de notre tissu économique. Les entrepreneurs sont fiers que l'on souligne le caractère névralgique de leur contribution à l'économie et que les défis propres aux PME soient davantage reconnus.

Parmi les nombreux dossiers qui requièrent votre attention, nous souhaitons en évoquer deux qui devraient, selon nous, être prioritaires. Il s'agit de la relève entrepreneuriale et de l'état des finances publiques.

Favoriser la relève entrepreneuriale

Vous n'êtes pas sans savoir, monsieur le ministre, que le Québec s'apprête à vivre le plus vaste changement de direction qu'il ait connu à la tête des petites et moyennes entreprises. Pour s'assurer de préserver notre patrimoine économique, éviter le rachat par des intérêts non sollicités et limiter les fermetures, faute de relève, une mobilisation doit se faire autour des enjeux de la relève et du transfert d'entreprise.

Alors que le tiers des dirigeants actuels de PME prendront leur retraite d'ici 2023, dans moins de 10 ans, la relève entrepreneuriale reste insuffisante et ceux qui souhaitent se lancer en affaires doivent composer avec de nombreux freins à l'investissement.

À cet effet, l'engagement de votre parti à offrir au fondateur d'une entreprise une exemption d'impôt sur le gain en capital, s'il vend à sa famille ou à ses employés, nous semble tout indiqué pour favoriser le transfert d'entreprise d'une génération à l'autre. À l'heure actuelle, cette exemption est, entre autres, accordée si le propriétaire vend à une société détenue par une personne avec laquelle il n'a aucun lien de dépendance, mais non dans le cas où elle est détenue par un membre de sa famille.

Nous ne pouvons que nous réjouir d'une telle initiative, car rappelons-le, il existe une étroite corrélation entre le défi de la relève entrepreneuriale et la prospérité économique. Il convient de corriger cette anomalie et de rétablir une équité fiscale, autant dans la législation provinciale que fédérale, afin de créer un environnement d'affaires qui favorise la pérennité de nos entreprises.

Pour un climat économique favorable

Il existe un consensus sur le caractère insoutenable de la trajectoire économique sur laquelle le Québec s'est engagé. Notre dette publique et notre volonté de bénéficier continuellement de services de qualité nous condamnent pourtant à la croissance, en raison du fardeau fiscal des particuliers et des sociétés, déjà suffisamment lourd.

Lors de la campagne électorale, votre parti a mis de l'avant les thèmes de l'économie et, surtout, de la création d'emplois. À l'occasion du dépôt du budget, nous espérons y voir des mesures structurantes et résolument orientées vers l'équilibre budgétaire.

Nous comptons sur votre appui pour sensibiliser le ministre des Finances à l'impact des charges fiscales sur les PME. L'impôt élevé des sociétés, la taxe sur la masse salariale et les nombreux permis, notamment, accaparent des ressources financières et humaines qui pourraient autrement être dévolues à l'innovation, à l'expansion des entreprises et à l'amélioration des conditions de travail des employés. Le temps ne serait-il pas venu de réfléchir collectivement à réduire les impôts pour stimuler l'investissement et la création de richesse? Nous croyons que oui!

Les défis auxquels sont confrontées les PME du Québec sont certes nombreux, mais loin d'être insurmontables. Nous vous félicitons chaleureusement pour votre nomination et nous sommes convaincus de trouver en vous un allié qui saura mettre en place un climat propice aux affaires.

- Emilio B. Imbriglio, président et chef de la direction, Raymond Chabot

Grant Thornton;

Michel Kelly-Gagnon (à titre personnel), Institut économique de Montréal;

Andrew Molson, président du conseil, Groupe conseil RES PUBLICA;

Nathaly Riverin, directrice générale et cofondatrice, École d'Entrepreneurship de Beauce;

Stephan Robitaille, FCPA, FCGA, président du Conseil de l'Ordre des CPA du Québec;

Alan Shepard, recteur et vice-chancelier, Université Concordia.